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Le retard d’un pays peut devenir un avantage, grâce à l’IA

La science économique considère qu’un pays richement doté de certaines ressources peut en retirer un avantage compétitif. Avec l’IA, le retard voire les archaïsmes accumulés dans certains domaines, peuvent au contraire devenir un sérieux atout.

 

 

Construire un nouvel immeuble sur un sol, vierge est plus facile que d’en ériger un là où un ancien bâtiment doit préalablement être détruit. Installer une caisse enregistreuses dernière génération chez un petit commerçant nullement informatisé est plus facile qu’au sein d’une chaîne de magasins déjà équipés.

 

La page blanche qu’offre des pays comme la Chine aux nouveautés offertes par l’IA constitue un avantage décisif. Quatre domaines d’application au moins permettent de le comprendre.

 

 

Compter ou être compter

 

Tout d’abord, la finance puisque la Chine ne souffre pas des même contraintes réglementaires que l’Europe ou les Etats-Unis au sujet des données. La population chinoise est habituée depuis longtemps à l’idée que l’état  puisse collecter des données, même très personnelles, sur lui, sa famille, son travail, ses finances (crédits, épargne…), l’éducation de ses enfants. Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, la Chine dispose alors d’un avantage de taille.

La solvabilité des clients à qui les banques voudraient accorder des crédit est simplifié. L’application Smart Finance aide les organismes de prêts à accorder des crédits en fonctions de paramètre inédits. Plutôt que de demander aux emprunteurs leurs niveaux de revenus, elle demande l’accès à d’autres données auxquelles elle accède via leur smartphone. Elle tient évidemment compte du montant du porte monnaie WeChat Wallet mais s’intéresse surtout à une multitude d’autres variables plus inattendues mais qui comporte une valeur prédictive : vitesse à laquelle vous saisissez votre adresse e-mail, niveau de charge de votre téléphone, amis sur les réseaux sociaux, etc. En traitant des quantités de données encore indisponibles il y a quelques années, l’algorithmes est parvenu à identifier des critères « mineurs » de solvabilité qu’un esprit humain ne peut pas voir.

La comptabilité des entreprises et leur contrôle en est facilité puisque l’état comme les experts comptables comme les sociétés disposent tous d’un socle d’information commun, traité par de l’IA et accessible à tous.

Une partie considérable des processus, devenus lourds et archaïques en comparaison de ce qui se passe dans l’Empire du milieu, est ainsi enjambée grâce à l’IA.

 

Scanné ou être scanné

Ensuite, le paiement. Les géants de l’Internet chinois, Tencend et Alipay (Alibaba Group) se livrent une véritable guerre pour remporter le marché du paiement dématérialisé. Les petits commerçants impriment et affichent des QR codes directement relié au compte WeChat Wallet de leurs magasins, tandis que les clients utilisent l’application Alipay ou WeChat  de leurs téléphones pour régler leurs achats. Les transfert d’argent ont immédiats. Plus besoin de fouiller dans des porte-feuille, de manipuler de l’argent, de faire sa caisse pour le commerçant, d’enfermer l’argent dans on coffre chaque soir et d’aller régulièrement le déposer à la banque.

 

 

Servir ou être servi

 

Enfin, les services publiques. Santé, éducation, justice, rien ne semble échapper à l’IA en Chine.

 

Passé par la Silicon Valley et Baidu (le Google chinois), les fondateurs de XRThinking ont mis au point une intelligence artificielle destinées à accompagner les médecins lors des phase de diagnostiques. Elle fonctionne comme un instrument de navigation. Elle commence par aller puiser dans un gigantesque volume de données disponibles (400 millions de dossiers disponibles) avant d’orienter le praticien vers tels ou tels pistes pour l’aider à effectuer son diagnostique. Le médecin garde la main tandis que l’IA se comporte comme un assistant. Avec le temps, ses diagnostics s’avèrent de plus en plus précis.

 

Sa vertu est de faire profiter chacun d’un niveau de service médicale élevé, au sein d’une société profondément inégalitaire et chez qui les écarts de qualité dans les soins de santé sont flagrants. Elle permet aussi au médecin et praticien de se focaliser davantage sur le patient lui même, laissant des tâches lingues et fastidieuses être effectuée par une intelligence artificielle.

 

L’IA est également entrée dans les salles d’audience. La technologie iFlyteck  utilisent la reconnaissance faciale et du langage naturel pour confronter des témoignages, des documents, des rapports, des dépositions en vue de repérer d’éventuelles contradictions et alerter les juges. Ces derniers peuvent alors demander eds compléments d’enquêtes. Les décisions et les l’instructions sont comparées entre elles afin de tirer partie de l’intelligence collective.

 

Contre toute attente, la vertu du système est d’introduire de l’harmonie dans un système qui compte quelques 1000 000 magistrats, en remettant certains d’entre eux, coutumiers de jugements ou de sanctions extravagantes, sur le droit chemin. L’usage de l’IA dans la justice permet également de chercher des corrélations entre jugements, sanctions et réductions des risques (récidives notamment). Elle permet aussi d’estimer les risques relatifs aux, libertés sous-surveillance, aux libérations conditionnelles, etc.

 

 

Conduire ou être conduit

Pour finir, les infrastructures bénéficient également de l’intelligence artificielle.

Dans la province de Zhejiang, le département des transport a s’est lancé dans un projet de construction de la première ville intelligente du pays., pensée exclusivement pour les véhicules électriques. Tirant les enseignements liés aux difficultés des voitures autonomes à circuler dans des villes où ils sont constamment confrontés à des situations inattendues, l’idée est ici de pouvoir augmenter la vitesse de 2 à 30% et de considérablement réduire le nombre des accidents. Des capteurs et un revêtement photovoltaïque sont destinés à permettre aux véhicules d’être constamment rechargés.

Plus loin encore, le gouvernement lance des nouvelles zones économiques spéciales autour de l’IA, comme Xiong’an. 583 milliards seront alloués pour accueillir à termes 2,5 millions d’habitants. La ville a vocation à devenir la première ville intelligente, ou des véhicules autonomes circuleront exclusivement, les passages piétons divinement l’âge de la personne qui s’apprête à traverser, etc.

 

 

Une nouvelle lecture de l’économie mondiale devient possible. Elle ne consiste plus à repérer les avantages compétitifs des uns et des autres, ni même les domaines dans lesquels ils sont le mieux dotés (ressources naturelles, mains d’œuvres, etc.), comme nous invitait à le faire Adam Smith dans sa Richesse des nations, mais les terrains vierges qu’ils offrent à de nouveaux explorateurs armés de nouvelles armes telle l’intelligence artificielle, bien déterminés à conquérir les nouveaux espaces ainsi créés.