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L’évasion fiscale se lance dans le low cost avec la complicité de l’Etat

L’évasion fiscale est un sport réservé uniquement aux plus riches du monde. Néanmoins, une sorte d’évasion fiscale low cost se développe depuis quelques années. Mais ne crions pas victoire, puisqu’elle joue un double jeu, oscillant entre encouragements à l’évasion fiscale des ménages et complicité trouble avec le fisc.

 

Vous avez le sentiment que vous payez trop d’impôts ? Voir des entreprises comme Apple s’asseoir sur la réglementation fiscale vous choque ? Savoir que Bernard Arnaud, François Pinault, les familles Mulliez ou Bettencort, sont entourées d’armées composées d’avocats et de conseillers  rompus aux techniques les plus sophistiquées pour payer le moins d’impôt possible, vous exaspère ?

Vous voici prêt à franchir le pas. Et pourquoi pas moi, vous dites-vous ?

Pour commencer, une recherche sur Google vous conduira très vite sur les sites de sociétés ayant pignon sur rue et vous ventant, sans pudeur, les avantages qu’elles vous apporteront et leur savoir-faire en matière d’évasion fiscale.

 

Ensuite, un rendez-vous dans de beaux locaux, à une belle adresse de la capitale, vous permettra de comprendre la mécanique de base. L’entreprise spécialisée en évasion fiscale vous fait créer une société dans un paradis fiscal (la société B) qu’il est presque possible de choisir sur catalogue. Cette société deviendra la holding de votre société existante (la société A) ou de votre simple activité d’indépendant. La suite est simple comme une lettre à La Poste. La société B facturera des prestations à la société A. La société A aura alors un prétexte pour envoyer l’argent qu’elle a gagné en France, dans un paradis fiscal qui héberge la société B (simple boîte postale). Dans la foulée, la société A déclarera au fisc des bénéfices moins importants qu’ils ne le sont réellement, puisque défalqués des montants réglés à la société B. Vous voilà prêt à rejoindre les rangs des plus riches, pour vous aussi payer moins d’impôt. Enfin !

 

Plus tard, le Trésor Public qui s’attelle à détecter les fraudeurs, fera comme vous et tapera « évasion fiscale » dans Google. Puis, il adressera simplement un courrier aux sociétés proposant des services d’évasion fiscale, en leur rappelant que leur activité n’est pas tout à fait légale. Mais qu’exceptionnellement, l’administration fiscale veut bien fermer les yeux cette fois-ci, si elles acceptent de communiquer le fichier des leurs clients, dans le quel vous figurez. Pour finir, le Trésor Public n’a plus qu’à vous cueillir.

 

 

Arnaque ou réelle candeur de ces sociétés de penser que l’on peut échapper à l’impôt ? Toujours est-il que le low cost ne convient pas à tous les secteurs. Et si vous voulez réellement vous évader fiscalement, ce n’est pas à bord d’un avion de Ryanair qu’il faudra embarquer, mais en première classe d’un train en partance pour la Suisse. Quant aux société qui proposent ces services d’évasion fiscale, l’Etat a tout intérêt à les laisser proliférer.