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Et si on inventait la fête du chômage ?

Chaque 1er Mai est férié et permet de célébrer les travailleurs, depuis plus d’un siècle. Et si nous créions une fête du chômage qui permettrait à des millions de demandeurs d’emploi d’être accueillis en entreprise, un jour par an, afin de faciliter leur retour à l’emploi ?

Les américains ont inventé le job shadowing, une pratique consistant pour une personne généralement en phase de reconversion professionnelle, de s’immerger dans une entreprise afin de valider le bien fondé de sa nouvelle orientation professionnelle. Toujours promptes à transformer quoi que ce soit en dollars, les Etats-Unis, ont même industrialisé cette démarche de job shadowing, historiquement initiée par les personnes en recherches de travail et à leurs propres initiatives.

En Amérique, la société Pivot Planet (ex Vocation Vacations) permet d’explorer littéralement un nouveau job. Moyennant finance, la société créé en 2003 vous permet de tester non moins de 125 jobs. Elle se charge de tout : trouver l’entreprise affiliée qui vous accueillera, le transport, l’hébergement. Si vous pensez que votre avenir professionnel est dans un ranch, Vocation Vacations vous organise un séjour de deux jours avec un mentor qui vous accueillera dans son ranch de l’Oregon. Si en revanche, vous avez toujours rêvé de devenir capitaine d’un bateau, c’est vers les côtes de Rockport, dans le Maine, que votre coach vous accueillera.

Et si nous emboîtions le pas et imaginions une fête du chômage. chaque année, les entreprises le pouvant, seraient tenues d’accueillir un ou plusieurs demandeurs d’emploi (répondant à certains critères), pendant une journée. Les chômeurs pourraient en profiter pour s’y faire connaître, se faire positivement remarquer, tisser des liens, mettre la main à la patte et prouver leur utilité, profiter de leur œil neuf pour dénouer des situation ou régler des problèmes, parce qu’il n’ont pas la tête dans le guidon comme ceux qui les accueillent. Les entreprises participantes pourraient identifier des candidats potentiels, suppléer ponctuellement à des postes vacants, se laisser séduire par un profil auquel elle n’avait pas pensé, avoir un déclic…

 

Mais les boucliers se lèvent déjà au loin. l’armée du conservatisme français préfère trouver des raisons de ne pas faire, que de s’autoriser à expérimenter de nouvelles choses, quitte à piétiner. Alors, les demandeurs d’emploi continueront à vendre du muguet dans la rue, le 1er Mai, profitant du fait que c’est exceptionnellement autorisé ce jour là.

 

Article initialement publié sur le Journal Du Net