jouvenot.com

L’automatisation, un bienfait paradoxal pour l’humanité ?

Deux études fracassantes de McKinsey & Company secouent le monde de l’économie et du travail en révélant des perspectives pour le moins paradoxales pour l’avenir de l’humanité.

Selon la première étude intitulée « Automation and the future of the workforce », nous apprenons que l’introduction de l’intelligence artificielle et de l’automatisation dans nos sociétés pourrait condamner à terme la moitié de l’humanité à la recherche perpétuelle du bouton « Reboot ». Un scénario apocalyptique qui devrait plaire à tous les fans de science-fiction !

La suppression de la moitié des emplois existants est donc une perspective réjouissante pour McKinsey. En effet, quoi de plus grisant que d’imaginer un monde où l’homme serait enfin délivré de la corvée quotidienne du labeur ? L’automatisation libèrerait du temps pour se consacrer à des activités plus enrichissantes, comme la contemplation du ciel, la méditation ou encore la réflexion sur le sens de la vie.

Cependant, McKinsey ne s’arrête pas à cette réjouissante prédiction. Dans sa seconde étude au titre évocateur, « La pénurie de neurones qualifiés », le cabinet révèle que cette automatisation massive risque de créer une nouvelle crise : le manque cruel de cerveaux qualifiés pour faire fonctionner cette nouvelle économie tournée vers l’IA et l’automatisation.

Il semblerait que l’automatisation soit une épée à double tranchant pour l’humanité. D’un côté, elle nous promet une ère de loisirs infinis, mais de l’autre, elle nous confronte à l’angoissante perspective de ne plus savoir quoi faire de tout ce temps libre. Peut-être faudra-t-il créer des formations accélérées pour apprendre à respirer, à observer les nuages, ou encore à compter les moutons numériques ?

Et pendant ce temps-là, les dirigeants de McKinsey doivent jubiler en sirotant leurs cocktails sur une plage tropicale, car après tout, quoi de plus divertissant que d’observer les humains courir en rond, cherchant désespérément leur place dans un monde ultra-automatisé ?

Il est donc grand temps de se préparer pour cette nouvelle ère de l’automatisation et de l’IA, en développant de nouvelles compétences telles que l’art de la sieste ou l’expertise en relaxation digitale. Des compétences qui seront sans nul doute les clés de la survie dans ce futur prometteur.

Si McKinsey nous offre une vision de l’avenir riche en paradoxes, il nous appartient de saisir cette opportunité pour nous réinventer, pour repenser notre rapport au travail et à la vie en général. La question est maintenant de savoir si l’humanité parviendra à se réinventer assez vite avant que les robots ne prennent le contrôle de nos vies. Réponse dans un futur automatisé et délicieusement incertain !

Sources :

* Skill shift: Automation and the future of the workforce, McKinsey Global Institute, Jacques Bughin, Peter Dahlström, Eric Hazan, Susan Lund, mai 2018

* Étude McKinsey citée dans No Ordinary Disruption – The Four Global Forces Breaking All the Trends, Richard Dobbs, James Manyika and Jonathan Woetzel, PublicAffairs, 2015.