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L’atome a-t-il encore un avenir face à la digitalisation ?

La dématérialisation semble devenir la norme. Par-delà la digitalisation des services, symbolisée par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ou autres NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber), les biens matériels semblent condamnés à connaître un sort comparable. Explications.

 

Depuis 1970, le poids moyen d’une voiture a été réduit de 25%. Les téléphones, les tablettes, les ordinateurs et autres terminaux deviennent de plus en plus légers. Les énormes écrans d’ordinateurs d’autrefois sont devenus infiniment plats, nos volumineux téléphones fixes, désormais relayés au rang d’objets cultes dans des expositions de design, ont disparu au profit de téléphones qu’on oublie dans nos poches. Si bien que l’ensemble des produits que nous utilisons, bien que de plus en plus nombreux, pèsent en définitive de moins en moins lourd au global.

Aux Etats-Unis, le poids (au sens physique du terme) des produits utilisés par dollar de GDP (Gross Domestic Product équivalent du Produit Intérieur Brut en France) décline. Le ratio de la masse des objets utilisés pour générer un dollar de GDP a diminué depuis 150 ans, une tendance qui s’est accélérée ces deux dernières décennies. En 1870, il fallait quatre kilogrammes de biens physiques pour générer un dollar de GDP. En 1930, un kilogramme suffisait. Dit autrement, plus récemment, la valeur de GDP par kilogramme est passée de 1,64 $ en 1977 à 3,58 $ en 2000, ce qui correspond à un doublement de la dématérialisation en 23 ans.

En somme, les biens physiques tendent peu à peu vers la dématérialisation, comme s’ils voulaient eux aussi devenir des services, à l’image des hôtels devenus des services (Airbnb), des outils reconvertis en services (avec TechShop), des vêtements que nous empruntons (sur Stitch Fix ou Bombfell), des jouets que nous utilisons comme des services (grâce à Nerd Block ou Sparkbox).

Et ce, en attendant le FaS ou Food as Service, qui fait déjà cogiter des centaines de start-up dans le monde.

Bref, de moins en moins d’atomes et de plus en plus de données nous annoncent un monde dans lequel nous utiliserons de plus en plus de choses tout en en possédant de moins en moins. De quoi changer la donne quand il s’agit de mesurer l’évolution du niveau de vie des ménages. Un point que nous n’avions pas manqué de relever dans un article précédent intitulé : « Le PIB français va-t-il se faire uberiser à son tour ? ».