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Il était une fois les OKRs

Google, Amazon et consort déclarent utiliser une méthode de management qui pour fonctionner, requiert l’affichage des objectifs de chacun sur les portes des bureaux. Or, ces entreprises travaillent en open spaces. Cherchez l’erreur.

 

 

Les américains sont de formidable story-tellers. Ça, on le savait. Mais de là à se mentir à eux-mêmes, il y a un pas. Un pas aisément franchi par les géants de l’Internet lorsqu’ils nous expliquent les recettes de leurs succès.

 

Les OKRs

 

Les OKRs sont à la mode dans la Silicon Valey. Le management par objectifs, devenu une norme et dont la paternité revient à Peter Drucker, a été complété par le modèle SMART de George Doran, avant de laisser la place aux KPIs et avant que les OKRs, très en vogue dans le monde digital, naissent chez Google, à l’initiative de John Doerr.

Un OKR est un processus permettant de définir, de communiquer et de piloter des objectifs trimestriels et les résultats attendus d’une organisation.

Leur raison d’être est de connecter les objectifs d’une entreprise à ceux d’une équipe et d’individus, afin de garantir un travail allant dans la bonne direction.

Leur vertu est de s’assurer que chaque individu sait ce qu’on attend de son travail et dans quel objectif. Les OKRs sont donc publics et visibles d’un service à l’autre afin de permettre la cohérence entre les départements.
Ils consistent en une liste de trois à cinq objectifs généraux en-dessous desquels trois à cinq objectifs mesurables sont listés. Chaque objectif possède un score de progression allant de zéro à cent destiné à mesurer son niveau de réalisation.

Afin de s’assurer que chaque équipe connaît les OKRs des autres équipes, les sociétés accrochent les OKRs de l’équipe sur les portes. Ainsi, avant même de s’adresser au membre d’une équipe, chacun est me mesure de savoir quels objectifs il contribue à atteindre, pourquoi, comment, etc.

Mais comment font-elles lorsqu’elles se targuent également de privilégier des open spaces dans lesquels il n’y a donc forcément plus de portes.

 

Moralité

 

Les champions du digital ont bien retenu la leçon que leur a donné l’un des leurs : Seth Godin. Comme ce dernier l’explique et le démontre dans son excellent livre All Marketer Are Liars (Tous les marketers sont des menteurs, en français), il est possible de mentir à un client, un prospects, un destinataire d’un message dès lors que ledit mensonge est crédible ou correspond à quelque chose que la personne a envie d’entendre.

Nous somme prêt à tout croire lorsqu’il s’agit de ce monde nouveau et incroyable que l’on a baptisé le monde du digital. Certes, des réalités spectaculaires et vrai, cette fois-ci, prolifèrent dans ce monde hyper-dynamique et propice à l’innovation, à l’invention, au dépassement, aux records, aux franchissement des frontières actuelles et nouvelles. Mais il faut garder la tête froide, l’œil grand ouvert, l’oreille attentive et l’esprit vigilent si l’on ne veut pas se laisser bercer par une musique dont la mélodie n’est peut être pas faite pour nous faire que du bien.

Une seule chose est établie. Les stratégies de communication dans les médias et auprès de tous, des géants de l’Internet, diffèrent sensiblement. Les uns comme Facebook subissent et semblent condamnés à être éternellement dans de la communication de crise. Les autres comme Amazon choisissent de sur communiquer leurs points positifs, pour mieux occulter des côtés plus sombres de leurs organisation. D’autres encore, sont quasi taciturnes, opaque et silencieux, ne laissant rien filtrer, comme Google.

 

Pinocchio était il le héros préféré de Jeff Bezos, de Larry Page et de Sergev Brin ? Toujours est-il que la recherche « Pinocchio « effectuée dans Google, ou même sur Amazon donne largement plus de résultats que la recherche « OKRs ».