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Dialogue post-mortem : Charles Babbage et Arthur Samuel s’étonnent mutuellement

Dans ce dialogue imaginaire, nous assistons à une rencontre extraordinaire entre deux figures emblématiques du monde de la technologie et de l’intelligence artificielle, Charles Babbage et Arthur Samuel. Leur conversation se concentre sur l’évolution des machines depuis la conception de la machine analytique par Babbage jusqu’à l’avènement de l’apprentissage automatique grâce aux travaux de Samuel. Cette confrontation intellectuelle nous permettra de comprendre comment leurs idées ont façonné l’avenir de la technologie, et comment celles-ci s’appliquent dans la vie quotidienne.

Babbage: « Mon cher Samuel, il est indéniable que mes travaux ont été une avancée significative pour l’ère de la computation, mais ma machine analytique était essentiellement une simple calculatrice. J’ai posé les fondations, mais j’avais pour ambition d’aller bien plus loin. »

Samuel: « Effectivement, Babbage, votre machine était visionnaire, mais elle ne disposait pas de la capacité d’apprendre et de s’adapter. Mon approche consistait à doter les machines d’une intelligence évolutive en leur permettant d’assimiler des connaissances à partir des données et des expériences acquises. »

Babbage: « Intéressant, Samuel. Vous parlez d’une machine capable d’apprendre comme un être humain ? Quelle prouesse cela représenterait ! »

Le débat entre Babbage et Samuel s’anime alors, et les échanges deviennent de plus en plus passionnés. Ils discutent des avancées nécessaires pour faire évoluer les machines vers l’apprentissage automatique, notamment en matière de puissance de calcul, de stockage de données et de l’importance de l’algorithme pour tirer des conclusions des données disponibles.

Samuel: « Imaginez un futur où les machines pourraient s’améliorer d’elles-mêmes, Babbage ! Un algorithme pourrait ajuster ses propres paramètres, apprendre des erreurs passées et devenir plus performant avec le temps. »

Babbage: « Cela soulève des questions fascinantes sur la nature de l’intelligence et la capacité des machines à évoluer. Mais n’y aurait-il pas des limites à cette évolution ? »

Au fur et à mesure que le dialogue progresse, les contributions de Babbage et Samuel se matérialisent dans la vie quotidienne de monsieur Toulemonde. On voit comment les ordinateurs modernes, basés sur les principes de la machine analytique, facilitent le travail et la vie de monsieur Toulemonde en exécutant des tâches de manière rapide et précise. D’autre part, l’apprentissage automatique a transformé de nombreux domaines, tels que les recommandations personnalisées sur les plateformes de streaming, la reconnaissance vocale, et l’amélioration continue des assistants virtuels, simplifiant la vie de monsieur Toulemonde.

Samuel: « Regardez autour de vous, Babbage, l’impact de l’apprentissage automatique est bien réel. Monsieur Toulemonde interagit avec des applications qui s’améliorent constamment en comprenant ses préférences et ses besoins. »

Babbage: « C’est étonnant, Samuel, et je suis impressionné par la puissance que peuvent atteindre ces machines d’apprentissage. »

Après un échange d’idées stimulant, Charles Babbage et Arthur Samuel se séparent pour retourner à leurs travaux respectifs, mais avec une nouvelle appréciation des possibilités de la technologie. Leurs contributions, bien que provenant d’époques différentes, se sont combinées pour façonner un monde où les machines calculatrices sont devenues des machines capables d’apprendre et de s’améliorer, changeant à jamais la manière dont nous interagissons avec la technologie.

Notes :

Charles Babbage, le « père de l’ordinateur », est reconnu pour avoir conçu la machine analytique au XIXe siècle, un appareil mécanique révolutionnaire capable d’exécuter des calculs complexes et de traiter des problèmes mathématiques. En tant que précurseur des ordinateurs modernes, Babbage a jeté les bases de la computation et de la programmation. Il commence le débat en expliquant comment sa machine analytique était une simple calculatrice mécanique, exécutant des opérations en suivant des instructions précises, mais sans capacité d’apprendre ou d’évoluer.

Arthur Samuel, quant à lui, est réputé pour avoir écrit le premier programme d’échecs qui apprend de ses erreurs, ouvrant ainsi la voie à l’apprentissage automatique. Il expose comment sa conception d’un ordinateur capable de s’améliorer grâce à des itérations successives a révolutionné la manière dont les machines peuvent évoluer.

Ce dialogue entre des figures marquantes de l’histoire de la technologie et de l’IA, qui ne se sont jamais rencontrées, est purement fictif. J’ai cherché par ce procédé à inviter les lecteurs à réfléchir sur l’impact de la technologie sur notre avenir, rendu possible par l’influence déterminante des progrès effectués (en science, en philosophie…) il y a pourtant longtemps. Je n’ai rien inventé. Les dialogues imaginaires entre des génies ne s’étant jamais rencontrés étaient en vogue au XVIIème siècle. Fénelon signa l’un des chefs-d’œuvre du genre : Dialogues des morts, dans lequel Socrate, par exemple, discute avec Confucius, Léonard de Vinci avec le peintre Poussin, Richelieu avec Mazarin.

Livre : « The Difference Engine: Charles Babbage and the Quest to Build the First Computer » de Doron Swade.

Article scientifique : « Machine Learning: A Probabilistic Perspective » de Kevin P. Murphy, publié dans le « Journal of Machine Learning Research ».

Article : « Artificial Intelligence and Machine Learning in Industry: Perspectives from Today’s Leading Practitioners » de William D. Scherlis et al., publié dans « AI Magazine ».