Dialogue post-mortem: Alan Turing étonne Leibniz
Dans ce dialogue imaginaire, nous explorons l’influence de Leibniz (1646-1716), philosophe, mathématicien, et logicien allemand qui a développé le système de numération binaire, sur Alan Turing (1912-1954), considéré comme l’un des pères de l’informatique moderne et de l’intelligence artificielle. Comment les idées de Leibniz ont-elles façonné l’approche de Turing et l’impact de ces deux figures sur le quotidien du citoyen moyen ? Accompagnez-nous dans ce débat passionnant qui transcende les siècles.
Leibniz : Vous savez, Alan, mon travail sur le système binaire n’était qu’une manifestation de ma quête de l’ordre universel, une langue universelle de la logique, si vous voulez. Il était inattendu de voir comment ce concept simple de ‘0’ et ‘1’ aurait une telle influence sur l’informatique moderne.
Turing : Je suis entièrement d’accord, Gottfried. Votre calcul binaire est au cœur de toutes les machines que j’ai conçues. Elles sont l’essence des ordinateurs, qui utilisent ce système pour toutes sortes de calculs et de processus.
Leibniz : C’est étonnant ! Mais, comment cela s’est-il traduit dans la pratique ?
Turing : Pour expliquer simplement, ces 0 et 1 sont utilisés pour représenter des instructions aux ordinateurs. Un 1 pourrait signifier « allumer » et un 0 « éteindre ». En combinant ces deux, nous pouvons créer une multitude d’instructions.
Leibniz : Fascinant ! Et cela est utilisé dans ce que vous appelez « Intelligence Artificielle » ?
Turing : Oui, exactement. L’IA fonctionne grâce à des algorithmes complexes qui apprennent et s’adaptent, tous construits sur la base de votre système binaire. Sans lui, nous n’aurions pas l’apprentissage automatique, le traitement du langage naturel, et bien d’autres domaines de l’IA.
Leibniz : Et comment cela se matérialise-t-il dans la vie de tous les jours ?
Turing : Eh bien, prenons l’exemple de Monsieur Toulemonde. Lorsqu’il utilise son téléphone intelligent pour obtenir des indications de navigation, ou lorsqu’il demande à un assistant vocal de jouer sa chanson préférée, il bénéficie des avancées de l’IA, toutes basées sur votre calcul binaire.
Leibniz : Incroyable ! Et au travail ?
Turing : De même. Monsieur Toulemonde pourrait utiliser un logiciel de traitement de texte pour rédiger des rapports, un tableur pour gérer ses finances, ou un logiciel d’IA pour analyser des données. Tous ces programmes sont construits sur le calcul binaire.
Leibniz : Ce fut un plaisir de voir comment mon travail a influencé le vôtre, Alan. Je suis content de voir que mes idées ont eu un impact si vaste.
Turing : Et moi, Gottfried, je suis honoré de continuer votre héritage. Merci pour vos contributions fondamentales.
Avec un sourire de satisfaction, les deux hommes se séparent pour retourner à leurs travaux respectifs, enrichis par l’échange.
Notes
Pour plus d’informations sur le calcul binaire de Leibniz, voir : Leibniz, G.W. (1703). Explication de l’arithmétique binaire.
Pour en savoir plus sur les travaux de Turing sur l’informatique et l’IA, voir : Turing, A.M. (1950). Computing Machinery and Intelligence. Mind, 59(236), 433-460.
Pour une discussion plus approfondie sur l’impact de l’informatique et de l’IA sur la vie quotidienne, voir : Bostrom, N. (2014). Superintelligence: Paths, Dangers, Strategies. Oxford University Press.
Ce dialogue entre des figures marquantes de l’histoire de la technologie et de l’IA, qui ne se sont jamais rencontrées, est purement fictif. J’ai cherché par ce procédé à inviter les lecteurs à réfléchir sur l’impact de la technologie sur notre avenir, rendu possible par l’influence déterminante des progrès effectués (en science, en philosophie…) il y a pourtant longtemps. Je n’ai rien inventé. Les dialogues imaginaires entre des génies ne s’étant jamais rencontrés étaient en vogue au XVIIème siècle. Fénelon signa l’un des chefs-d’œuvre du genre : Dialogues des morts, dans lequel Socrate, par exemple, discute avec Confucius, Léonard de Vinci avec le peintre Poussin, Richelieu avec Mazarin.