jouvenot.com

Pourquoi l’entreprise doit-elle apprendre à gérer son Yin et son Yang

La coopération et la compétition peuvent-elles coexister harmonieusement en entreprise ? Une étude menée conjointement par des chercheurs américains et chinois répond oui en mettant en lumière la distinction subtile entre « orientation coopérative » et « orientation compétitive » au sein de la culture chinoise.

 

Orientation coopérative et orientation compétitive

En Occident, la coopération et la compétition sont souvent considérées comme deux pôles opposés. Cependant, la culture chinoise, influencée par la pensée globale, perçoit davantage ces concepts comme indépendants et coexistants. La philosophie taoïste du Yin Yang, profondément enracinée dans la tradition chinoise, embrasse l’intégration des forces opposées. Les individus chinois ont donc une tendance naturelle à accepter les contradictions et peuvent concilier la coopération et la compétition de manière plus souple que leurs homologues occidentaux. Dans le monde du travail, la collaboration et une saine compétition jouent un rôle essentiel.

 

L’importance de l’orientation coopérative et compétitive

Les équipes nécessitent des employés capables de concilier coopération et compétition, tant au niveau collectif qu’individuel. L’émergence du terme « coopétition » résume la motivation inhérente à coopérer et à compétitionner simultanément. Pour l’entreprise, comprendre les concepts distincts d’orientation coopérative et compétitive permet d’adopter une approche plus nuancée pour gérer les croyances et les attitudes des individus à l’égard de leurs relations avec autrui. Les implications pratiques concernent le recrutement et le leadership.

 

Implications pratiques

Les échelles d’évaluation d’un penchant pour une orientation coopérative ou compétitive peuvent servir d’outils précieux pour sélectionner des candidats à un emploi. Les individus obtenant des scores élevés sur les deux échelles sont susceptibles d’avoir des performances supérieures. De plus, les dirigeants cherchant à promouvoir le comportement responsable devraient accorder davantage d’importance à l’orientation coopérative par rapport à l’orientation compétitive, car cette dernière conduit moins les individus à des comportements responsables. Reconnaître l’importance de traiter la coopération et la compétition comme des concepts distincts peut aussi guider les managers dans le recrutement et l’anticipation du comportement des collaborateurs dans les environnements de travail d’aujourd’hui, à la fois de plus en plus compétitifs et à la fois axés sur le travail d’équipe.

 

La recherche menée par des chercheurs américains et chinois remet en question la vision occidentale de la coopération et de la compétition comme étant des extrémités opposées d’un continuum. Les individus chinois possèdent une capacité à concilier ces notions en apparence contradictoires, en intégrant à la fois la coopération et la compétition. Cette pensée holistique est une caractéristique essentielle des managers chinois qui naviguent dans des situations complexes et incertaines. Les résultats de cette étude ouvrent de nouvelles perspectives de recherche, permettant une meilleure compréhension de la manière dont les managers chinois intègrent des extrêmes, identifient des points communs dans des relations conflictuelles et prennent des décisions qui répondent aux intérêts contradictoires de diverses parties prenantes.

 

Note :

Cet article est basé sur la recherche menée par Xiao-Ping Chen, Xiaofei Xie et Shiqing Chang, publiée dans la revue Management and Organization Review. Chen, X., Xie, X., & Chang, S. (2011). Cooperative and Competitive Orientation among Chinese People: Scale Development and Validation. Management and Organization Review, 7(2), 353-379.