jouvenot.com

Vingt pistes pour repenser le monde qui vient

Le monde moderne se meurt tandis qu’un nouveau monde, qui n’a pas encore de nom, émerge. Face au chaos de notre époque, le philosophe Marc Halévy applique avec rigueur les modèles de la physique théorique aux événements des derniers millénaires pour notamment nous préparer à repenser le monde qui arrive.

 

 

Bonjour Marc Halévy, pourquoi avoir écrit ce livre… maintenant ?

 

Marc Halévy : Parce que nous vivons la fin de deux cycles historiques importants : le cycle paradigmatique de la « modernité » (1500 à 2050) qui est le troisième et dernier du cycle civilisationnel de la « christianité » (400 à 2050).

L’histoire humaine est la concaténation de cycles – comme tout ce qui vit, d’ailleurs – qui ont une durée de vie finalement assez constante (550 ans pour un paradigme et 3×550=1650 ans pour un cycle civilisationnel). Cela est vrai pour l’Europe (l’Hellénité de -700 à -150, la Romanité de -150 à 400, la Christicité de 400 à 950, la Féodalité de 950 à 1500 et la Modernité de 1500 à 2050), comme cela est vrai – nous l’avons vérifié avec des historiens spécialistes – pour l’histoire chinoise, l’histoire indienne, et l’histoire précolombienne. Cela est vrai aussi pour l’histoire musulmane, pourtant bien plus récente, avec ses deux cycles : le premier arabique et le second ottoman.

Le passage d’un paradigme usé au suivant est toujours une période chaotique car les anciens instruments de régulation ne fonctionnent plus bien – et de moins en moins bien, on l’a vu avec la pandémie – et les nouveaux ne sont pas encore là.

Cette période de chaotisation est aussi le période de tous les dangers pour deux raisons : les dysfonctionnements sociétaux s’amplifient avec l’effondrement plus ou moins rapides des anciennes institutions (étatiques, boursières, bancaires, patronales, syndicales, académiques et médiatiques) et les mouvances délétères (wokisme, islamisme, racialisme, genrisme, indigénisme, hyper-féminisme, …) en profitent pour forcer le passage au prix de toutes les violences physiques, psychologiques ou verbales.
Ce passage d’un paradigme au suivant procède de deux logiques contradictoires : l’une nostalgique (on pleurniche sur le « bon vieux temps »), l’autre créative (on invente de nouveaux territoires et de nouveaux processus). C’est ce qui s’est passé lors de la chute de l’Empire romain vers 400 ou carolingien vers 950, ou lors de la Renaissance vers 1500 ; c’est ce qui se passe aujourd’hui.

 

 

Une page de votre livre, ou un passage, qui vous représente le mieux ?

 

Marc Halévy : L’extrait suivant qui clôt mon prologue, me semble le plus adéquat :

 

Toute cette aventure prospectiviste est née de la rencontre entre mon équipe de physiciens de la complexité, des historiens professionnels et des décideurs économiques (chefs d’entreprise, pour la plupart).

 

Il était temps de prendre du recul et d’esquisser une « philosophie de l’histoire » qui applique, rigoureusement, systématiquement et scientifiquement, les modèles de la physique des processus complexes à l’histoire humaine, prise comme un tout, sur le long et le moyen termes. Tous mes travaux précédents, bien sûr, ont été construits sur les mêmes méthodologies, mais à chaque fois, sur un thème spécifique. Il me semblait indispensable de dégager une vue d’ensemble !

Telle est l’ambition et la raison d’exister de ce livre.

 

Il s’élabore sur cinq thèmes successifs :

 

 Définir ce qu’est la science prospective au-delà des idéologies et des divinations et exprimer son ancrage fort dans la physique des processus complexes.

  • Exprimer la « logicité » de l’histoire humaine au travers des modèles universels d’évolution des processus complexes, quels qu’ils soient.
  • Décortiquer la situation actuelle du monde humain qui vit une crise majeure globale et dont la chaotisation actuelle ne fait que refléter une changement radical de paradigme à l’échelle mondiale.
  • Pronostiquer quels seront les nouveaux chemins qui sont en train de s’ouvrir pour que l’humanité construise un nouveau monde humain et, ainsi, échappe à l’effondrement promis par les collapsologues.
  • Voir ce que donnent ces pronostics à l’horizon 2050 (je ne prends aucun risque personnel puisqu’à cette date je serai mort et enterré, mais je ne souhaite pas devenir la risée de mes petits-enfants … alors : du sérieux !).

 

Bonne lecture !

 

Les tendances qui émergent à peine et auxquelles vous croyez le plus ?

 

Marc Halévy : Il ne s’agit pas de croyances, mais d’applications strictes des modèles de la physique des processus complexes au système socioéconomique humain. Je propose les vingt pistes suivantes à la réflexion …

 

1. L’épuisement prochain de toutes les ressources non renouvelables : ceci invite (exige, même) à appliquer strictement un principe de frugalité qui débouche aussi sur un principe de simplicité (mais il n’est nullement facile d’être simple, de faire simple, de vivre simple).

2. L’incontournabilité d’une nette décroissance démographique : un monde et une croissance infinie dans un monde et sur une planète finis n’est mathématiquement pas possible ; il faut abandonner les utopie s et uchronies science-fictionnelles et regarder les choses bien en face : nous, les humains, sommes beaucoup trop nombreux sur cette petite planète qui s’épuise à nous porter ; la technologie n’y changera rien elle qui, au mieux, ne parviendra qu’à améliorer nos rendement d’exploitation de quelques pourcents.

3. Les impacts croissants des dérèglements climatiques : les activités humaines, du fait des rejets énormes de gaz à effet de serre et d’énergie dans l’atmosphère ont profondément et durablement chaotisé les climats (et pas seulement eux, mais aussi : la biodiversité, les océans, les écosystèmes notamment viraux, etc …) ; ces dérèglements en tous genres mettent en péril les espèces vivantes les plus fragiles dont nous, les humains, faisons partie : cela s’appelle un « suicide ».

4. La baisse généralisée des revenus et des pouvoirs d’achat : le mythe de la croissance économique est révolu ; le PIB ne chiffre que les « chiffres d’affaires », mais ne tiennent absolument pas compte des comptes de bilan et de patrimoine ; une entreprise peut facilement montrer une chiffre d’affaire en hausse en puisant dans ses patrimoines pour masquer ses pertes réelles ; c’est exactement ce que la macroéconomie pratique depuis un demi siècle.

5. L’augmentation nette de la durabilité et de la qualité des biens et services : cela signe la mort de l’économie du tout-jetable, de l’obsolescence programmée, de la non-qualité, de la non-utilisabilité, des effets de mode, des caprices inutiles ; cela implique donc que les entreprises produisent moins, mais mieux, et développent leurs virtuosités.

6. La fin des prix bas au profit de la valeur d’usage : acheter moins, mais mieux, donc ; n’acheter que ce qui est réellement utile c’est-à-dire ce dont nous avons un réel usage, ce qui nous apporte une réelle belle et bonne qualité de vie loin de tous les caprices futiles et infantiles ; l’utile, seulement l’utile, uniquement l’utile ; la vraie vie, ce n’est pas s’amuser, c’est construire.

7. La destruction définitive de toute la finance spéculative : l’argent et le profit ne sont pas, ne peuvent pas être des buts en eux-mêmes mais ce sont des conséquences nécessaires ; l’argent est un moyen, un carburant qui, toujours, doit être au service d’un projet et non de lui-même ; la financiarisme, avec l’étatisme, est le pire ennemi d’une économie saine et libérée au service des besoins réels des gens ; combien de projets entrepreneuriaux sérieux et utiles n’ont-ils pas été tués par le financiarisme ambiant qui n’y trouvaient pas les rentes qu’elle escompte ?

8. La disparition des dinosaures économiques et des apparatchiks qui les dirigent : les grosses entreprises nationales, internationales ou multinationales sont des dinosaures voraces et stupides, des bureaucraties à la solde du financiarisme ; elles ont vision incroyablement simpliste et étroite du monde ; elles fonctionnent selon un modèle productif, quantitatif et comptable absolument incompatible avec la nouvelle économie (celles des petits lémuriens agiles, rapides et malins) qui est en train d’émerger ; elles ont une indéniable puissance financière, mais l’intelligence et le talent ne s’achètent pas (du moins, pas longtemps).

9. L’effondrement des États et de leurs assistanats : si l’on veut éviter la désagrégation sociétale ainsi que l’avènement des égoïsmes exacerbés et de la violence qui les accompagne, on aboutit à la proposition d’une forme d’allocation universelle dont chacun pourrait être doté de la naissance à la mort. Parallèlement, les services publics liés aux infrastructures communes devront être privatisés, certes, mais sous la forme de sociétés coopératives dont les citoyens seraient les coopérateurs.

10. La libéralisation des temps de travail : les 35 heures, les RTT, les congés obligatoires, la retraite à 60 ans … de quoi l’Etat se mêle-t-il ? Chacun doit être et rester pleinement maître de son temps de vie, que se soit pour travailler, pour s’amuser, pour se reposer ou pour se développer. Le contrat de travail entre une personne privée et une entreprise privée est un contrat privé, à négocier au cas le cas en fonction des offres et demandes des deux parties ; de quoi l’Etat et le droit du travail se mêlent-ils ? Il est très clair que la génération montante n’a absolument plus l’intention de rentrer dans une telle logique de carcan, soumise à des bureaucraties fonctionnaires qui ne savent pas ce que le verbe « travailler » veut dire.

11. L’éradication de la notion de productivité quantitative : tout le modèle industriel a été construit sur les économies d’échelle, le rabotage des marges, la baisse des prix de revient, les investissements de productivité, etc … Ce modèle est révolu dès lors que l’on sort d’une logique de minimisation des prix et que l’on entre dans une logique d’une maximisation de l’utilité ; l’économie qui vient, est une économie de la virtuosité (pour produire de la qualité, de l’excellence, de l’utilisabilité, de la durabilité) qui est incompatible avec une économie de la productivité.

12. La décroissance de l’espérance de vie : les pays les plus liés à l’économie de la consommation (Etats-Unis et Chine en tête) voient, depuis plus de cinq ans, leur espérance de vie moyenne diminuer du fait des nombreux dysfonctionnements, dégénérescences et maladies liés aux modes de vie (obésité, diabète, …) et pollutions diverses (cancers, allergies graves, …) ; la machine humaine n’est pas éternelle et, comme tout ce qui vit, a une espérance de vie fixe (entre 80 et 85 ans si la santé suit) ; les rêves transhumanistes sont scientifiquement absurdes ; la question de la vieillesse et de la mort doit urgemment être posée tout autrement : vivre pour quoi faire ? vivre au service de quoi ? vivre pour accomplir !

13. L’engorgement généralisé des filières de traitement des déchets : le traitement des déchets est indispensable ; souvent, un déchet est une matière première qui s’ignare ; mais il faut aussi raison garder : chaque recyclage diminue terriblement le niveau d’utilisabilité ultérieure des matière et l’économie circulaire parfaite est un parfait mythe que les lois de la thermodynamique battent en brèches.

14. Le renoncement à la plupart des déplacements physiques de matières et d’humains : les carburants et les autres matières premières, se raréfiant, voient déjà leur prix flamber (et cela ne fait que commencer) ; leur rareté croissante implique de ne les utiliser qu’à très bon escient ; donc la question se pose : se déplacer pour quoi faire ? quels sont les déplacements vraiment utile ? Pour travailler ? non, la robotisation, l’algorithmisation et le télétravail vont devenir la norme. Pour rencontrer l’autre ? non, ça c’est la visioconférence. Pour voyager ? rien de plus absurde que de prendre l’avion pour aller passer des « vacances » (étymologiquement « des vides ») dans de l’exotisme artificiel et préfabriqué. Alors : pour quoi se déplacer ? Toute la vie va devenir une vie de proximité, une vie ancrée dans un endroit choisi.

15. La sortie du salariat : le salariat a été une belle conquête sociale de la modernité industrielle, mais ce modèle est désormais obsolète puisqu’il implique des relations de subordination et des obligations d’horaire et de lieu incompatibles avec le télétravail en train de devenir la norme ; le salariat va donc disparaitre et chacun redeviendra, enfin, son propre fonds de commerce, autonome et interdépendant ; le statut professionnel de demain sera celui d’associé, de partenaire, de sous-traitant, d’indépendant, de tout ce que l’on voudra inventer … sauf celui de salarié.

16. L’introduction de l’allocation universelle : si l’on veut échapper aux jeux politiquement et socialement malsains des assistanats qui alimentent le démagogisme clientéliste et électoraliste, l’allocation universelle est une voie qui suscite de plus en plus d’expérimentations en tous genres ; une fois la sécurité vitale de base assurée pour tout le monde (ce qui coûtera moins cher que les assistanats et les hordes de fonctionnaires pour les « gérer »), chacun pourra devenir autonome et responsable de soi ; le travail deviendra un chemin d’accomplissement et non plus une obligation de survie.

17. La réorganisation sociale en réseaux de communautés de vie : la « société », la « nation », le « peuple », ces abstractions politologiques n’existent tout simplement pas ; ce sont des concepts inventés par l’Etat pour être son vis-à-vis ; dans la vie réelle, chacun appartient à des communautés de vie réelles : une famille (au sens nucléaire ou élargi), une entreprise, une corporation de métier, un club sportif, un village, un quartier urbain, une paroisse (pour les chrétiens pratiquants), un cercle d’amis, etc … La réalité du « vivre ensemble », n’est que cela : de multiples appartenances à des communautés de vie ou à des réseaux noétique portés par la Toile.

18. La refonte radicale des systèmes éducatifs : tout être humain est la rencontre d’un héritage (génétique, social, culturel, économique, …) et d’une éducation (scolaire, académique, professionnelle, culturelle, religieuse, …) ; cette éducation appelle des systèmes éducatifs qui, aujourd’hui, partent en lambeaux, gangrenés qu’ils sont par les cancers de l’idéologisme, de l’égalitarisme et du pédagogisme ; l’esprit et le corps, cela s’apprend et cela doit s’apprendre dans toutes les dimensions ; ainsi développer l’esprit, c’est développer, en même temps, les cinq dimensions de l’esprit (et non pas l’une ou l’autre d’entre elles), à savoir : la mémoire, la sensibilité (sensitive et intuitive), l’intelligence (structurante et créatrice), la volonté et la conscience.

19. Le développement des télé-activités : voilà la conséquence immédiate des coûts prohibitivement croissants de tous les déplacements physiques ; on se déplacera peu et pas loin, à pied, pour enfin redécouvrir le monde réel, mais la plupart des activités professionnelles, éducatives, de loisirs, de découverte, … se logeront dans le monde numérique des réseaux noétiques, dans la noosphère.

20. Le culte du droit à la différence et de la diversité humaine : les philosophies de l’égalitarisme et les contre-philosophies symétriques des victimismes doivent être impérativement dépassées ; l’égalité, cela n’existe pas, ni en fait, ni en droit ; tout ce qui existe est unique, donc différent de tout le reste, de tous les « autres » ; même l’égalité des chances est un leurre puisque chacun a sa chance ou doit la saisir ; la pacification du « vivre ensemble » ne passe pas par l’égalité (ce fut l’immense erreur idéologique des XIXe et XXe siècles de le croire), mais bien plutôt par l’acceptation et le respect des différences ; les différences sont des richesses qui s’opposent à l’uniformité qui est l’entropie et qui est la mort ; il faut un monde humain qui cultive les différences positives, celles qui produisent de la valeur sans détruire ni la Vie, ni l’Esprit.

 

Si vous deviez donner un seul conseil à un lecteur de cet article, quel serait-il ?

 

Marc Halévy : Apprendre à nous-mêmes, mais aussi à nos enfants et à nos petits-enfants, à construire et à cultiver notre autonomie dans l’interdépendance.

 

L’autonomie : ne pas dépendre des autres ni matériellement, ni émotionnellement, ni intellectuellement, ni spirituellement. L’autonomie n’interdit nullement l’interdépendance de tout avec tout, dans les vaste réseaux de la Vie et de l’Esprit. Bien au contraire. Une vie sphéroïdale, totalement encapsulée et fermée sur elle-même, coupée le reste du monde, « hors-sol » et radicalement autarcique, est, d’ailleurs, physiquement impossible.
Il faut prendre garde à ne pas confondre interdépendance (qui sous-entend la réciprocité et la mutualité) et dépendance (qui sous-entend la soumission et l’obédience).

 

Je pense que l’autonomie personnelle sera (est déjà) une des valeurs premières et fondatrices du nouveau paradigme.

 

L’autonomie, étymologiquement, pointe vers l’idée que chacun n’obéit qu’à lui-même (auto) et forge sa propre loi (nomos), sa propre règle de vie, sa propre discipline existentielle.
La liberté réelle – l’autonomie – n’est pas l’absence de règles, de discipline, d’ascèse, d’obéissance ; bien au contraire. Il n’y a pas de vie pleine sans règles et sans discipline. Vivre est une ascèse initiatique qui vise l’accomplissement de soi par le dépassement de soi.
Chacun doit se forger sa propre discipline de vie, ses propres règles de vie … et s’y tenir, dans une indéfectible obéissance à soi-même, dans une stricte fidélité à soi-même.

 

C’est d’ailleurs là que se définit l’éducation et qu’elle se distingue de l’instruction. L’instruction accumule des langages, des savoirs et des méthodes. L’éducation doit viser à rendre les individus autonomes dans chacune de leurs quatre dimensions. Eduquer, ce n’est pas « dresser » à obéir à des règles extérieures. Eduquer, c’est apprendre à construire ses propres règles intérieures. C’est cela l’autonomie !

 

En un mot, quels sont les prochains sujets qui vous passionneront ?

 

Marc Halévy : La spiritualité et la cosmologie.

La spiritualité comme dépassement de toutes les religions, comme dépassement de tous les théismes dualistes qui encombrent encore l’histoire philosophique. La spiritualité comme art de poser toutes les bonnes questions sans jamais imposer la moindre réponse. La spiritualité comme quête, comme quête de sens et de valeur pour répondre à cette question cruciale : au service de quoi vais-je ou dois-je mettre mon existence ?

 

La cosmologie comme recherche intellectuelle, comme compréhension du Réel et de toutes ses manifestations. La cosmologie est la mère de toutes les sciences puisqu’elle vise à formuler les fondamentaux de l’univers pris comme un tout. Et, là aussi, il faut assumer un changement de paradigme et quitter les visions mécanicistes, réductionnistes, analytiques, déterministes qui ont alimenté, durant toute la Modernité, l’édification de la science classique.

 

Et l’on comprendra, je pense, que la spiritualité et la cosmologie sont les deux faces complémentaires de la même médaille.

 

Merci Marc Halévy

 

Merci Bertrand

 


Le livre : Où va l’humanité ?, Marc Halévy, Diateino, 2021.