La révolution numérique de demain Et les lendemains de la covid-19
septembre 20, 2022
Pourquoi l’art résiste au digital qui pourtant semble capable de tout emporter sur son passage? Un premier élément de réponse se situe dans l’élaboration du film Minority Report. A l’époque Steven Spielberg cherchait à échafauder un scénario plausible pour décrire notre monde de tous les jours en 2050. Il réunit donc un groupe de futuristes et d’experts en technologies et en innovation. Il leur assigna comme mission de définir à quoi ressembleront une chambre à coucher, des toilettes publiques, un magasin d’alimentation, un bureau, un commissariat, etc. dans le futur.
Un consensus émergea rapidement autour de l’idée selon laquelle le corps humain tout entier servirait à l’homme pour interagir avec des machines, des écrans… L’un des membres du groupe, John Underkoffler du MIT Media Lab travaillait alors au prototypage d’une machine permettant à l’homme d’interagir avec un écran en bougeant tout son corps. C’est cette expérimentation alors en cours qui fut mise en scène dans le film, offrant à Tom Cruise l’occasion d’enfiler un gant de réalité virtuelle, d’accéder à des montagnes de données criminelles, de commander un écran avec son corps, de se mouvoir tel un chef d’orchestre et de marquer nos mémoires. Six ans plus tard, ce fut le tour de Tony Stark, dans Iron Man, d’utiliser ses bras comme des moyens de générer des environnements virtuels et d’attraper littéralement des datas, tels des objets physiques, comme s’il portait un gant de base-ball.
Ne laissons plus le futur entre les mains des scientifiques uniquement et mettons le, du moins le temps de cet article, entre celles des artistes. Imaginons ce qu’il adviendrait de nos villes futures, déjà rebaptisées d’avance smart cities, si nous demandions aux artistes suivants de faire leur numéro devant un écran comme celui de Minority Report, actionnable par les gestes :
A l’heure de la smart city, à quoi ressembleront nos villes si les artistes s’en emparent, assistés de technologies, tout comme ils se sont emparés des murs de nos immeubles pour y apposer tag, graphs et autres créations de street art ?
Paris, France
Printemps 2019