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Maîtriser l’art de l’externalisation et du cloud: clés du succès et pièges à éviter

L’externalisation et le Cloud computing sont aujourd’hui au cœur des stratégies d’optimisation et de transformation digitale des entreprises. Cependant, derrière ces avantages indéniables, se cachent des défis de taille et des risques d’échec non négligeables. Quels sont les secrets d’une externalisation réussie ? Comment éviter les pièges courants et tirer pleinement parti des opportunités offertes par l’infogérance et le Cloud ? Jean-Pierre Esbelin, l’auteur de Externalisation des SI : révolution Cloud, répond à nos questions.

 

Bonjour Jean-Pierre Esbelin, pourquoi avoir écrit ce livre… maintenant ?

 

Jean-Pierre Esbelin : Réponse courte si nous prenons l’ascenseur :

20 ans c’est le bel âge. On s’est construit et on est prêt à affronter la vie. C’est aussi l’âge du Cloud.

Réponse développée si nous prenons un café :

J’interviens sur le Cloud depuis 2005. Ce sont les débuts. Le sujet était alors très technique, et les services plutôt limités. Pour autant, la problématique expliquée dans l’ouvrage, était déjà présente.

Le concept marketing du mot Cloud, et les éléments de language développés autour, ont agi comme une baguette magique. Du jour au lendemain, un sujet ardu, l’externalisation informatique, qui représente quand même 2 emplois sur 3, réservé au monde l’entreprise, s’invitait dans le grand public.

L’ère de la communication qui est aujourd’hui la nôtre, a été un véritable tremplin pour l’approche marketing du Cloud. Laissant loin derrière les équipes sur le terrain à apprendre à mettre en oeuvre cette nouvelle technologie.

La tragédie est que 20 ans plus tard, l’écart entre le discours et le terrain s’est maintenu. D’où ma motivation à partager l’expérience et les bonnes pratiques de projets Cloud réussis.

 

Une page de votre livre, ou un passage, qui vous représente le mieux ?

J-P. E. : Réponse courte si nous prenons l’ascenseur :

« My role in life is that of the grain of sand to the oyster – it irritates the oyster and out comes a pearl. » Ross PEROT.

« Mon rôle dans la vie est celui du grain de sable à l’huître – cela irrite l’huître et il en sort une perle. » Ross PEROT.

Réponse développée si nous prenons un café :

« Expert en externalisation entrepreneuriale, j’ai mené à bien la transformation de fonctions études, infrastructure et gouvernance du système d’information dans les secteurs de la banque et de l’industrie. J’ai régulièrement travaillé dans des contextes internationaux et multiculturels, au niveau européen et mondial.

Formé aux États-Unis chez EDS, société à l’origine de l’outsourcing informatique, j’ai exercé les différents métiers de l’infogérance, de la production informatique aux études et à la gouvernance, mais également la vente puis le conseil, avant de me spécialiser dans les projets de transition et de transformation.

Titulaire d’un MBA de l’EDHEC, je suis également ingénieur diplômé EFREI de l’université Paris-Panthéon ASSAS.

Parce que l’externalisation s’appuie sur l’informatique, discipline en évolution permanente, la formation continue est une réalité quotidienne que je me suis appliquée : passage par la piscine de l’école 42, certifications auprès des principaux fournisseurs de Cloud, méthode Agile et relations humaines…

Cette combinaison de l’expérience, des formations et de la connaissance de l’informatique d’aujourd’hui me permet de proposer une externalisation efficace, pertinente et à l’état de l’art. […]

En effet, externaliser ce n’est pas confier à un tiers une activité interne de l’entreprise. C’est plutôt apporter le changement dans l’entreprise.

Souvent la démarche d’externalisation se fonde sur l’argumentaire de la baisse des coûts. Accessoirement, elle se focalise sur les enjeux technologiques, se réduisant à une simple substitution des systèmes et des ressources.

Une telle approche apporte au mieux des gains marginaux, quand ce ne sont pas des déceptions lorsque les économies attendues ne sont pas au rendez-vous. En revanche, si on adopte une vision élargie aux perspectives métier, organisationnelles, économiques de l’entreprise, l’externalisation se révèle un puissant levier de création de valeur.

Sur la base de cas concrets et variés de mise en œuvre, en France et à l’étranger, en soulignant les réussites mais aussi les erreurs, cet ouvrage montre l’intérêt d’élargir la vision.

Parce que les gains les plus importants de l’externalisation sont indirects, ils sont difficiles à quantifier. Il y en a quatre : flexibilité, augmentation de la qualité, réduction des risques et simplification de la gestion quotidienne. Ils font bras de levier pour d’autres gains encore plus importants : amélioration de la productivité des utilisateurs et avantages stratégiques pour l’entreprise redevenue agile.

Les gains directs sont l’écart de coût entre l’infogérance et ce qu’aurait coûté la solution interne pour arriver au même résultat. Sur les matériels et logiciels, les gains sont rapides. Ils sont faibles (autour de 5 %). Ils portent sur moins de la moitié du budget total. Les économies sur les coûts de personnels sont déterminantes dans le bilan global. Si le personnel de l’infogérant est plus cher de 30 %, alors ses effectifs doivent être inférieurs à 75 % de l’effectif interne pour faire apparaître des gains. D’où la nécessité d’une forte mutualisation, d’une optimisation des processus, d’une excellente gestion du personnel.

Le premier point à clarifier est la formulation du besoin. Quels sont les objectifs et les motivations du client ? Qu’est-ce qui est à l’origine de sa démarche d’externalisation ?

Le Cloud est le principal objet de cette troisième édition. Pratiqué depuis 2005, le recul permet de comprendre sa véritable nature. Présenté comme une innovation technologique, il constitue plutôt une rupture organisationnelle dans la façon d’externaliser tout ou partie de son système d’information.»

 

Les tendances qui émergent à peine et auxquelles vous croyez le plus ?

J-P. E. : Réponse courte si nous prenons l’ascenseur :

Lorsque l’Intelligence artificielle (IA) intègrera la gestion des Cloud, nous pourrons passer en pilotage automatique et profiter du temps libre.

Réponse développée si nous prenons un café :

C’est un de mes traits de caractère, j’aime résoudre les problèmes. Plus la situation est désespérée et plus j’aime relever le défi. Réfléchir, échanger, discuter, batailler, essayer, tester, se tromper, recommencer -en équipe toujours- et finalement définir une solution consensuelle, concrète, applicable : la réaliser et la partager.

Ainsi, la troisième édition de ce livre met le Cloud en perspective, en le reliant à ses origines et c’est à travers cette filiation que fournisseurs et utilisateurs vont trouver les solutions pour réussir ce type de projet.

 

Si vous deviez donner un seul conseil à un lecteur de cet article, quel serait-il ?

J-P. E. : Réponse courte si nous prenons l’ascenseur :

Le livre peut se lire du début à la fin, mais il a été conçu pour être lu par chapitre pour répondre à la question du moment.

Réponse développée si nous prenons un café : C’est par ici

 

En un mot, quels sont les prochains sujets qui vous passionneront ?

J-P. E. : Réponse courte si nous prenons l’ascenseur :

Buddy, un robot dans lequel j’intègrerai un module d’IA que je nourrirai du contenu du livre pour préparer la prochaine édition.

Réponse développée si nous prenons un café :

Une fois nos informatiques parties dans le Cloud, elles constituent une source d’information extraordinaire pour l’intelligence artificielle (IA). Nous ne piloterons plus le Cloud, mais l’IA à travers son interface en langage naturel.

A suivre dans la 4ième édition de l’ouvrage !

 

Merci Jean-Pierre Esbelin

 

Merci Bertrand Jouvenot


Le livre : Externalisation des SI : révolution Cloud, Jean-Pierre Esbelin, Gereso, 2024.