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Le raz-de-marée numérique : Défis et opportunités pour les entreprises »

Océane Mignot, l’auteure de « La Transformation Digitale des Entreprises », plonge au cœur du raz-de-marée numérique qui bouleverse le monde des affaires. Elle aborde les enjeux clés de cette ère de disruption, partageant des leçons tirées de pionniers tels que Tesla et Orange, et révélant les pratiques essentielles à adopter pour réussir dans ce paysage digital en constante évolution.

 

Bonjour Océane Mignot, pourquoi avoir écrit ce livre … maintenant ?

Océane Mignot : Dans la rédaction de la réédition de mon livre « La Transformation Digitale des Entreprises:  Principes, Exemples, Mise en Œuvre et Impact Social », je me suis profondément imprégné des  transformations rapides et profondes dans le monde des affaires, impulsées par l’innovation  technologique et l’intelligence artificielle. Fort de plus de vingt ans d’expérience dans le  domaine, j’ai pu saisir l’importance vitale de cette évolution pour les entreprises. La pandémie de  COVID-19, agissant comme un catalyseur, a rendu ce guide encore plus pertinent pour les  entreprises cherchant à comprendre et s’adapter à cette révolution. J’offre une perspective  globale sur l’impact de la digitalisation, enrichie par des exemples d’entreprises ayant réussi cette  transition.

La première édition, publiée avant la pandémie en 2019, a connu un tel succès que mon éditeur a  sollicité une réédition. Mais compte tenu de l’évolution rapide du secteur, notamment avec  l’arrivée de nouvelles générations d’IA, cette réédition s’est avérée être bien plus qu’une mise à  jour. Elle constitue une refonte significative, incorporant de nouveaux concepts et des exemples  récents d’entreprises adaptées à ces changements, reflétant ainsi l’impact continu et profond des  technologies émergentes sur le monde des affaires.

Cette réédition représente donc une véritable mise à jour des connaissances et des pratiques en  matière de transformation digitale. En m’appuyant sur les leçons tirées de la pandémie et les  développements récents dans le domaine de l’IA, j’ai cherché à offrir aux lecteurs une  compréhension plus profonde des défis et des opportunités de l’ère digitale. Ce livre est conçu  pour être un outil indispensable pour les dirigeants et les professionnels désireux de piloter  efficacement leur entreprise à travers les eaux tumultueuses de la transformation digitale, en les  équipant avec les dernières stratégies et insights nécessaires pour prospérer dans un monde en  mutation rapide.

J’ai écrit cette réédition maintenant car le monde des affaires a connu des transformations  majeures depuis la publication originale de mon livre en 2019. La pandémie de COVID-19 et  l’émergence rapide des nouvelles générations d’intelligence artificielle ont changé la donne,  rendant une mise à jour essentielle. Ce livre offre une perspective actualisée et approfondie sur  la transformation digitale, avec de nouveaux concepts et exemples d’entreprises qui s’adaptent à  ces changements. C’était le moment idéal pour apporter une contribution significative au  domaine en constante évolution de la transformation digitale.

 

Une page de votre livre, ou un passage, qui vous représente le mieux ?

O. M. : L’exemple que je choisis de partager est l’introduction de l’ouvrage, car il explique l’esprit et  les thématiques abordées.

« Introduction

ÊTES-VOUS PRÊT ?

L’évolution des nouvelles technologies dans le monde des affaires s’inscrit désormais dans une  continuité exponentielle, propulsée par l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) et son utilisation  croissante pour bouleverser l’écosystème commercial mondial. En 2023, nous assistons à ce que l’on  peut véritablement qualifier de quatrième révolution industrielle, une période de transformation sans  précédent qui redéfinit la façon dont les entreprises fonctionnent.

Alors, êtes-vous prêt à vous joindre à cette aventure de transformation ? Comment pouvez-vous vous  adapter et tirer parti de cette vague d’innovation technologique ? Cet ouvrage est conçu pour vous  guider dans la compréhension de cette évolution continue, en mettant particulièrement en lumière  l’impact en France et dans le monde.

Notre objectif est de vous faire ressentir l’ampleur de cette révolution en marche en explorant en  profondeur son influence à l’échelle mondiale et nationale. Vous découvrirez comment l’IA et d’autres  technologies révolutionnaires transforment radicalement les modèles commerciaux, grâce à des  exemples concrets d’entreprises, françaises et internationales, qui ont su embrasser cette évolution  avec succès.

Préparez-vous à une aventure fascinante qui trace la voie de la technologie et des affaires en 2023, où  l’intelligence artificielle est la nouvelle force motrice de la continuité exponentielle de l’innovation.  Attachez solidement vos ceintures, car le futur est déjà là.

Dans l’effervescence technologique contemporaine, les entreprises sont aux prises avec une  métamorphose colossale connue sous le nom de transformation digitale. Ce terme encapsule une  myriade de stratégies de modernisation. Dans son chef-d’œuvre Leading Digital (2014), George  Westerman décrypte la transformation digitale comme l’exploitation astucieuse des technologies pour  radicalement accroître la performance et la portée des entreprises.

La transition digitale ne se limite pas simplement à l’adoption de technologies numériques, mais elle  représente une véritable refonte stratégique et culturelle de l’entreprise. C’est un processus holistique  qui implique de repenser les opérations, les processus internes, les interactions avec les clients et la  création de valeur. En intégrant intelligemment la technologie dans tous les aspects de l’entreprise, les  organisations peuvent exploiter de nouvelles opportunités et renforcer leur positionnement sur le  marché.

Imprégnée de l’omniprésence de la virtualité, l’entreprise d’aujourd’hui est confrontée à une impérieuse  nécessité de transcender ses fondations traditionnelles. La transformation digitale, autrefois un jargon  réservé aux avant-gardistes, est devenue le credo des organisations en quête de pérennité. Dans The  Technology Fallacy (2019), Gerald C. Kane et al., affirment que la transformation digitale est moins  une affaire de technologie qu’un remaniement culturel.

Enfilons nos casquettes d’explorateurs temporels et embarquons dans une machine à remonter le  temps pour tracer les racines de cette métamorphose. Imaginez le grondement des machines à vapeur  qui irradie l’aube de la première révolution industrielle  − un tumulte qui a fait tanguer la planète et jeter  les bases d’un nouvel âge de machinerie et de progrès. La page suivante de notre périple nous mène à  l’effervescence de la deuxième révolution industrielle, où les chaînes de montage et la production en  série sont devenues les maestros orchestrant un ballet industriel. Et puis, entrez dans l’ère des  transistors et des microprocesseurs − la troisième révolution industrielle − où les ordinateurs ont  commencé à murmurer les secrets de l’univers en langage binaire. Dans leur ouvrage captivant, The  Second Machine Age (2014), Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee font le tour du propriétaire,  disséquant avec une minutie chirurgicale les péripéties et les paroxysmes de ces ères révolutionnaires  qui ont forgé le monde tel que nous le connaissons.

Il est essentiel de revisiter l’entrelacs des révolutions industrielles pour saisir la quintessence de cette  transformation. Du bouillonnement de la machine à vapeur aux prouesses de la production de masse, et  de l’essor de l’informatique à l’intrication des mondes physiques et numériques, chaque révolution a  redéfini le paysage industriel. Jeremy Rifkin explore ces transitions et leurs impacts sur l’économie  dans The Third Industrial Revolution (2011).

Tenez-vous bien, car nous sommes au cœur d’une tempête de progrès − un vortex de technologies qui  fusionnent à un rythme qui défie l’imagination. Bienvenue dans la quatrième révolution industrielle − un  terrain de jeu où le physique, le numérique, et le biologique s’entrelacent dans une danse enivrante.  Klaus Schwab, dans son livre révolutionnaire The Fourth Industrial Revolution (2016), agit en tant  que guide, brandissant une torche dans les profondeurs de cette nouvelle ère. Ce n’est pas pour les  timides, car il aborde les technologies qui sont sur le point de bouleverser nos vies − avec l’intelligence  artificielle (IA) tenant le sceptre.

Et ce n’est pas juste des murmures dans les couloirs de la technologie. Le World Economic Forum lui-même s’est mis en mode célébration, arborant fièrement la bannière de cette quatrième révolution  industrielle. Mais qu’est-ce que cela signifie pour nos entreprises ? Bernard Marr a une réponse. Dans  The Intelligence Revolution (2018), il plonge dans les profondeurs tumultueuses de cette mer de  changement. Avec la verve d’un explorateur, il cartographie la trajectoire, pointant du doigt les forces  qui commandent ce navire − l’IA, le Big Data et l’internet des objets (IoT).

Imaginez un puzzle géant, où chaque pièce est une technologie de rupture − maintenant, visualisez ces  pièces s’imbriquant à une vitesse vertigineuse. Voilà ce que nous vivons. Les entreprises ne sont plus  dans un état de simple adaptation ; elles sont poussées à effectuer une refonte audacieuse de leurs  architectures fondamentales. Et dans ce tourbillon de transformation, la capacité à naviguer dans la  convergence technologique est le compas qui orientera le succès de demain.

La pandémie de COVID-19 a agi comme un catalyseur pour la transformation digitale. Dans  COVID-19 : The Great Reset (2020), Klaus Schwab et Thierry Malleret soutiennent que la pandémie  a accentué la nécessité d’adopter rapidement des solutions numériques pour faire face à  l’imprévisibilité de l’environnement des affaires.

Cette période a été un chamboulement tectonique, exposant les vulnérabilités des structures  traditionnelles et accélérant la transition vers un monde plus numérique. McKinsey & Company, dans  son article « The COVID-19 recovery will be digital » (2020), éclaire sur ce phénomène. Certaines de  nos écoles et universités ont dû s’adapter avec difficulté et à pas forcé alors que d’autres comme  l’école CentraleSupélec avait déjà anticipé ce mouvement et a su dérouler rapidement le scénario  COVID.

Imaginez un maestro qui, avec une baguette en main, orchestre une symphonie de progrès et  d’innovation. Dans le concerto effréné du monde moderne, l’intelligence artificielle (IA) est ce maestro.  Et au cœur de cette mélodie se trouve ChatGPT d’OpenAI, un virtuose du clavier numérique qui danse  sur les touches avec une agilité et une précision étonnantes. Ian Goodfellow et sa bande de  technophiles dans leur encyclopédie épique Deep Learning (2016), vous emmènent dans les coulisses  de ces prodiges numériques, vous révélant le labyrinthe de réseaux de neurones qui sont l’épine dorsale  de ces systèmes − pensez-y comme les fils invisibles qui font bouger les marionnettes de l’IA.

Mais attendez, l’intrigue s’épaissit. Kai-Fu Lee, dans son best-seller AI Superpowers : China, Silicon  Valley, and the New World Order (2018), ajoute une autre couche à cette saga. Il évoque la  polyvalence débridée de ces technologies et proclame que nous sommes aux portes d’une révolution  − une onde de choc qui a le potentiel de faire basculer les industries comme des dominos. Et le plus  étonnant, c’est que cette vision demeure parfaitement actuelle, cinq ans plus tard.

Jetez un coup d’œil dans le rétroviseur, et vous réaliserez l’ampleur de ce voyage. ChatGPT, un  « Mozart » de l’ère moderne, n’était même pas un point sur l’horizon il y a cinq ans. Et maintenant ? Il  est un tourbillon de possibilités qui embrasse l’avenir avec une vigueur déchaînée. L’IA ne s’est pas  seulement développée, elle a explosé, évoluant à une cadence qui donne le vertige. Et nous sommes là,  accrochés pour ce voyage fulgurant dans le vaisseau spatial de l’innovation.

L’acuité avec laquelle les entreprises accueillent et intègrent la transformation digitale dans leur arsenal  stratégique sera indubitablement un baromètre de leur succès dans ce nouveau monde indomptable, où  les technologies continuent d’évoluer à un rythme effréné et où l’adaptabilité est synonyme de survie.

En somme, la transformation digitale n’est pas une panacée, mais plutôt une odyssée incessante. Les  entreprises qui parviennent à orchestrer harmonieusement les innovations technologiques tout en  développant une culture d’agilité et d’adaptabilité sont celles qui émergeront comme les titans de l’ère  numérique.

Aujourd’hui, on peut se poser la question de savoir si les entreprises sont prêtes à mettre en place leur  transition digitale. Il n’est pas uniquement question d’envie et de technologie, mais aussi de structure et  d’organisation qui permettront d’accéder à ce nouvel état. D’après mon expérience et de nombreuses  études, cela semble évident pour un grand nombre d’entreprises mais beaucoup de travail reste à faire.

Voilà plusieurs années que je travaille à la transformation digitale des entreprises. J’ai parcouru  d’innombrables études sur la façon dont les entreprises du monde entier et de nombreuses industries  utilisent les technologies digitales. Mais bien au-delà de mes lectures, j’ai recueilli des données et  échangé directement avec des personnes travaillant dans ces entreprises aux domaines variés, qui  utilisent les technologies digitales. De plus, j’ai également vécu des expériences professionnelles de  mise en place de la digitalisation dans des secteurs industriels et de services.

Outre-Atlantique, plusieurs études réalisées par le MIT ont abouti à des conclusions convergentes avec  les miennes, notamment celle de George Westerman, Didier Bonnet et Andrew McAfee1. Ces trois  chercheurs ont mené une enquête très intéressante auprès de centaines d’entreprises dont ils ont étudié  la rentabilité en s’intéressant à la fois à la façon dont elles abordent tout ce qui est digital et aux  résultats de leurs efforts. Ils sont arrivés à la conclusion que peu d’entreprises,  en 2014, utilisent les  technologies digitales pour accroître considérablement leurs niveaux de profit, de productivité et de  performance. Ils appellent ces heureuses élues des « Digital Masters Enterprises ». Pour eux, la  plupart des entreprises ne maîtrisent pas le digital à un niveau satisfaisant. Les raisons sont assez  faciles à identifier. Les entreprises ne parviennent ni à développer des capacités digitales qui leur  permettent de travailler différemment, ni les compétences de leadership nécessaires pour établir une  vision et l’appliquer. En revanche, ils ont prouvé que les Digital Master Enterprises sont 26 % plus  rentables que leurs concurrents moyens dans le même secteur. Ces sociétés améliorent l’efficacité de  leurs produits et processus existants et par conséquent génèrent 9 % de revenus supplémentaires.

La presse économique internationale laisse supposer que la plupart des Digital Masters sont des  entreprises américaines, basées en Californie du Nord, dans le nord-ouest du Pacifique ou en Nouvelle-Angleterre, et qu’elles sont dans le domaine des technologies. Et certainement, des géants comme  Apple, Facebook et Amazon, ainsi que de nombreuses start-up de San Francisco à Boston sont  d’excellents utilisateurs du digital. Mais traversons l’atlantique et revenons sur notre vieux continent.  Allons voir nos entreprises françaises. Je me suis penchée sur elles ces dernières années pour tenter  de comprendre ce qui les intéresse. J’ai voulu illustrer leurs problématiques avec des comparaisons  internationales. Il me semble indispensable de comprendre ce que vivent les entreprises françaises en  s’inspirant des réalisations à l’internationale dans les mêmes secteurs. Vous trouverez dans les pages  qui suivent des comparaisons au sein de notre pays, mais aussi de l’Union européenne et, bien entendu,  des États-Unis.

Je me suis concentrée sur les grandes entreprises, dans des secteurs allant du service à l’industrie, en  passant par la banque. Ces entreprises sont le moteur d’une grande partie de l’économie, mais elles  sont rarement citées en exemple dans les nouvelles technologies. Toutes ne maîtrisent pas le digital au  même niveau que les Digital Masters, mais beaucoup font des choses étonnantes dans ce domaine.

La maîtrise du digital n’est pas une tâche impossible ou un art obscur. Vous n’avez pas besoin  d’embaucher les meilleurs talents de Google ou de dépenser 20 % de votre chiffre d’affaires en  technologie chaque année. Il faut un certain niveau de capital humain et d’investissement, bien sûr,  mais les principales exigences sont le temps, la ténacité et le leadership. Ainsi, les entreprises bien  informées peuvent assembler les éléments du progrès technologique en une mosaïque, non pas en une  seule fois, mais de façon continue au fil du temps.

La transformation digitale est un parcours fastidieux. Nous n’en sommes qu’au début. Les innovations  et les bouleversements des dix dernières années ont été tout simplement étonnants, mais ce ne sont que  des exercices d’échauffement pour ce qui arrive.

Cet ouvrage permettra de comprendre ce qui vous attend, et comment certaines entreprises ont trouvé  des solutions. Dans la première partie, j’explore la transformation digitale à la fois sur le plan de son  intérêt et sur celui de son importance, mais aussi dans sa définition. La deuxième partie traite la  manière dont certaines entreprises françaises et américaines ont abordé leur transition. Et enfin, dans  la troisième partie, je réponds à la question « comment gérer sa transformation digitale ? »

Après la lecture de cet ouvrage, vous saurez quels leviers actionner pour faire de la poursuite de votre  transformation digitale un succès.

 

Les tendances qui émergent à peine et auxquelles vous croyez le plus ?

O. M. : Je suis particulièrement intéressée par plusieurs tendances émergentes dans le domaine de l’IA.

  1.     L’arrivée du «Retrieval Augmented Generation » : RAG

La technique de génération de contenu augmentée par la récupération (Retrieval-Augmented  Generation, ou RAG) est une avancée notable dans le domaine de l’intelligence artificielle, en  particulier pour ses applications en entreprise. Voici une explication détaillée de son  fonctionnement et de ses usages potentiels.

Principes de Fonctionnement de RAG :

RAG associe la génération de texte, comme celle utilisée dans les modèles de langage avancés, à  la récupération d’informations de sources externes. Cette combinaison permet d’améliorer  significativement la précision et la pertinence du contenu généré par l’IA. En effet, en accédant à  des données externes, RAG permet aux modèles de langage de produire des réponses qui ne sont  pas uniquement basées sur le texte appris durant l’entraînement, mais aussi sur des informations  actuelles et spécifiques au contexte. Cela réduit les risques d’erreurs ou d’« hallucinations », où  l’IA génère des réponses plausibles mais incorrectes.

Applications de RAG en Entreprise :

Service Client Automatisé : Les chatbots utilisant RAG peuvent fournir des réponses plus précises  et contextuelles aux clients. Par exemple, un chatbot dans une banque peut récupérer des  informations spécifiques à un compte client pour fournir des réponses personnalisées.

Analyse et Génération de Rapports : Les outils de Business Intelligence (BI) utilisant RAG peuvent  générer des rapports d’analyse plus précis en puisant dans un large éventail de sources de  données. Cela permet d’offrir des insights plus approfondis et contextualisés, essentiels pour la  prise de décision en entreprise.

Assistance à la Rédaction : Dans des domaines spécialisés comme le juridique ou le médical, les  assistants de rédaction équipés de RAG peuvent aider à la création de documents en incorporant  des références et des données spécifiques. Cela augmente la précision et la pertinence du  contenu produit.

Formation et Éducation : Les plateformes d’e-learning peuvent exploiter RAG pour créer des  contenus de formation sur mesure, en intégrant les dernières recherches et études de cas  pertinentes pour un apprentissage plus riche et ciblé.

2. L’IA générative personnalisés pour les entreprises :

L’essor des modèles d’IA générative personnalisés pour les entreprises représente une tendance  significative. Contrairement aux outils d’IA généraux destinés au grand public, ces modèles  personnalisés sont spécifiquement adaptés aux besoins uniques de chaque secteur, offrant ainsi  un potentiel immense pour des applications métier spécifiques.

Voici quelques exemples concrets d’application de ces modèles d’IA générative personnalisés  dans différents secteurs :

1. E-commerce : Les chatbots personnalisés sont un exemple d’utilisation de l’IA  générative dans le e-commerce. Ils offrent des expériences personnalisées  aux clients en répondant à leurs questions et en fournissant des informations  utiles sur les produits et services. Par exemple, le chatbot Erica développé par  Bank of America aide les clients avec des tâches bancaires de base et offre des  conseils financiers. De plus, des moteurs de recommandation comme celui  d’Amazon utilisent l’IA pour suggérer des produits personnalisés basés sur les  intérêts et les achats antérieurs des clients.

2. Santé : Dans le secteur de la santé, l’IA générative peut être utilisée pour créer  des données patient synthétiques pour la recherche, comme le fait le modèle  Synthea. De plus, des modèles comme celui de NVIDIA génèrent des images  médicales synthétiques pour la formation du personnel médical ou comme  données d’entraînement pour d’autres modèles aidant à améliorer la  précision des diagnostics médicaux.

3. Fabrication et Chaîne d’Approvisionnement : L’IA générative peut faciliter le  développement de produits et la conception. Par exemple, la technologie de  conception générative d’Autodesk crée des designs optimisés pour diverses  applications manufacturières. Des modèles comme celui d’IBM’s Watson  Supply Chain analysent des données de vente historiques et des tendances du  marché pour prédire avec précision les schémas de demande, optimisant ainsi  la gestion des stocks et la planification de la production.

4. Éducation : Des modèles d’apprentissage personnalisé, comme la plateforme  adaptative de Knewton, analysent les performances des élèves pour générer  un chemin d’apprentissage personnalisé. Des plateformes d’apprentissage des  langues comme Duolingo offrent des expériences d’apprentissage  personnalisées en générant des exercices adaptés à chaque apprenant.

5. Divertissement : Dans l’industrie du divertissement, des modèles comme  Jukedeck peuvent générer des compositions musicales originales adaptées à  des humeurs, thèmes et genres spécifiques. Des outils d’IA générative comme  Magisto et Adobe Premiere Pro aident les éditeurs et producteurs vidéo à  automatiser des processus de montage vidéo.

Ces exemples illustrent comment les modèles d’IA générative personnalisés peuvent adresser  des défis uniques à des industries spécifiques et offrir des solutions sur mesure. Cela conduit à un  retour sur investissement plus élevé pour les entreprises, une amélioration de la prestation de  services et des processus de chaîne d’approvisionnement et de production plus rationalisés.  N’est-ce pas ça la tendance de demain.

3. la montée en puissance des vidéos générées par IA:

La montée en puissance des vidéos générées par IA en 2024 représente une évolution majeure  dans les domaines du cinéma, de la publicité et de la création de contenu. Ces avancées  permettent de créer des vidéos d’une qualité impressionnante, ouvrant la voie à de nouvelles  possibilités de narration et de présentation.

L’un des aspects les plus remarquables de cette tendance est la capacité de l’IA à transformer des  textes en séquences vidéo détaillées et de haute qualité, redéfinissant ainsi les frontières de la  production vidéo traditionnelle. Les modèles d’apprentissage en profondeur, formés sur  d’énormes ensembles de données vidéo, permettent de reconnaître et de reproduire des motifs,  des mouvements et des séquences, tout en comprenant la continuité et le contexte pour  produire une narration visuelle cohérente. Ces systèmes ont atteint des niveaux de réalisme  presque photo réalistes, améliorant considérablement la précision et le temps de traitement des  vidéos.

Dans le domaine de la publicité, cette technologie permet de produire rapidement des publicités  vidéo de haute qualité, personnalisées en fonction des données des consommateurs, ce qui  accroît l’agilité marketing et l’engagement des clients. Dans l’éducation et la formation en  entreprise, les vidéos générées par IA transforment des données textuelles complexes en  narrations visuelles captivantes, améliorant la compréhension et la rétention. Pour l’industrie du  divertissement, y compris le cinéma et le développement de jeux, cette technologie offre une  liberté sans précédent dans la création de scènes détaillées et réalistes, sans dépendre  excessivement des effets spéciaux numérique coûteux ou des décors physiques.

Cependant, l’essor de cette technologie soulève également d’importantes considérations  éthiques. La capacité de l’IA à créer des vidéos hyperréalistes rend difficile de distinguer le  contenu généré par l’IA des images réelles, ce qui soulève des questions de confiance et de  crédibilité. Il est donc essentiel de développer des normes et des règlements, pour assurer une  utilisation éthique et prévenir les abus.

En parallèle, des plateformes comme Synthesia, HeyGen, Deepbrain AI, et Synthesys offrent des  solutions innovantes pour la création de vidéos générées par IA. Elles permettent de transformer  des textes en vidéos avec des fonctionnalités allant de la synchronisation labiale d’avatars IA à la  génération de voix off naturelles et humaines, rendant le contenu vidéo plus captivant et  accessible.

Ces développements dans le domaine des vidéos générées par IA ouvrent des possibilités  fascinantes pour divers secteurs, y compris le cinéma, la publicité, l’éducation, et bien plus, tout  en nécessitant une attention particulière aux implications éthiques et aux normes de régulation.

Ces tendances, entre autres, façonnent l’avenir de l’IA et offrent des possibilités  passionnantes pour les entreprises et les créateurs de contenu. En tant qu’experte dans ce  domaine, je suis enthousiaste à l’idée d’explorer ces avancées et de les intégrer dans les  futures éditions de mon livre.

Si vous deviez donner un seul conseil à un lecteur de cet article, quel serait-il ?

O. M. : Si je devais donner un seul conseil à un lecteur de cet article, ce serait le suivant :

Soyez proactif et adaptable dans l’adoption des technologies émergentes.

Les entreprises qui réussissent dans cette ère de transformation digitale rapide sont celles qui  non seulement adoptent les nouvelles technologies, mais les intègrent de manière stratégique  dans leur fonctionnement. La capacité à s’adapter rapidement aux changements, à exploiter les  avancées comme le RAG, l’IA générative personnalisée, et les vidéos générées par IA, peut  fournir un avantage concurrentiel significatif.

Dans l’environnement commercial actuel, il est crucial de rester informé et d’être réceptif aux  nouvelles opportunités offertes par l’IA et les technologies numériques. La transformation  digitale ne se limite pas à l’adoption de la technologie, mais implique une refonte stratégique et  culturelle pour exploiter pleinement le potentiel de ces innovations.

Votre capacité à comprendre et à appliquer ces technologies dans votre contexte spécifique, en  anticipant les changements et en adaptant votre stratégie en conséquence, sera déterminante  pour le succès à long terme de votre entreprise dans un monde en mutation rapide.

En un mot, quels sont les prochains sujets qui vous passionneront ?

O. M. : En tant qu’autrice de « La Transformation Digitale des Entreprises, » si je devais choisir un mot pour  décrire les sujets qui me passionneront dans le futur, ce serait « Convergence ». Ce terme capture  l’idée de l’intégration et de l’interaction croissantes entre diverses technologies avancées, telles  que l’intelligence artificielle, la blockchain, l’Internet des objets (IoT), et la réalité  augmentée/virtuelle.

La convergence représente l’intersection de ces technologies, où elles ne fonctionnent plus en  silos mais en synergie, créant ainsi des possibilités innovantes pour transformer non seulement  les entreprises mais aussi notre quotidien. Ce concept est passionnant car il promet de remodeler  le paysage des affaires et de la société, offrant de nouvelles façons de résoudre des problèmes  complexes et d’ouvrir des horizons jusqu’alors inexplorés.

 

Merci Océane

Merci Bertrand

Le livre : La transformation digitale des entreprises – 2e édition, Océane Mihnot, Dunod, 2024

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1 Georges Westerman, Didier Bonnet et Andrew McAfee, «  Leading Digital :Turning Technology into Business Transformation »; Oct 2014, Edition Harvard Business review Press