La question qui tue à Félicie le Dragon
Imaginez un Z ou un Alpha envoyé sur une île déserte avec quelques livres. Mais quels ouvrages faudrait-il qu’il emporte avec lui ? Pour répondre, nous avons posé une question qui tue à Félicie le Dragon, qui les connait bien : « Si un jeune (Z ou alpha) était envoyé sur une ile déserte pendant un mois, quels livres mettriez-vous dans sa valise et pourquoi ? »
Félicie le Dragon : Oui, j’ai une personnalité clivante. Et la GenZ glisse souvent sous le feu de ma rampe.
Et j’ai répondu avec sincérité à la question qui tue suivante : Si un jeune (Z ou alpha) était envoyé sur une ile déserte pendant un mois, quels livres mettriez-vous dans sa valise et pourquoi ?
Dans la réponse, j’ai eu envie d’être la plus sincère qui soit.
Car au fond je les aime bien les Z et les Alpha.
Je les ai comme étudiants. Et à la fin de l’année, j’ai toujours un petit pincement au cœur de les laisser affronter le monde réel dont ils sont une impression bien pessimiste.
Dans leur valise, je glisserais 4 lectures.
(Il pourrait y en avoir bien d’autres, mais commençons soft)
« Le Prince » de Machiavel
Parce que le monde n’attend personne. Et qu’il peut être injuste quand on ne prend pas en considération la stratégie, la politique, et la psychologie du pouvoir qui s’exprime toujours dans un groupe, aussi petit soit-il.
Je voudrais que la GenZ comprenne l’importance de la tactique, du plan. Et que les décisions sont parfois impitoyables pour atteindre ses objectifs. Et c’est ok. Parce que ce n’est pas dirigé contre eux.
Etre respecté est très différent d’être aimé. Et parfois ils sont comme des enfants qui ont besoin d’être rassurés dans un monde trop grand pour eux.
Le Prince leur donnerait déjà quelques armes.
« Anthologie » de Edika (les 6 tomes)
J’aimerais leur faire découvrir le côté léger voire absurde d’Edika. Parce que parfois je trouve qu’ils manquent d’un humour décalé, ils fuient le non-sens. Tout est très convenu. Très normé. Il suffit de regarder le stand-up. Tout le monde fait les mêmes vannes.
Et l’avantage d’Edika, c’est qu’il y a toujours des milliers de détails dans le dessin. Une sorte d « où est Charlie » version 80’. Une mise en abîme de l’humour. Ce qui fait qu’on ne se lasse jamais à la relecture.
Je voudrais que cette génération découvre la capacité à ne pas se prendre trop au sérieux et à trouver du plaisir dans l’irrévérence.
« 16 ans, résistant » de Robert Birenbaum
Je voudrais les inviter à réfléchir sur l’Histoire qui est construites d’histoires. Et qu’on ne change pas le monde, mais que le monde change à travers nos destins personnels.
J’aimerais qu’ils s’interrogent sur la notion de courage, la résistance, l’intégrité, et le sens du devoir.
Avoir une opinion, à l’ère des réseaux, c’est facile. Avoir des convictions, c’est une autre paire de manches.
Nous n’oublierons pas.
L’Histoire nous donne des racines. La nier c’est vaciller au vent.
« La Vache Pourpre » de Seth Godin
A travers ce livre, j’aimerais les interroger sur le marketing de soi. Ils pensent être originaux, novateurs et je ne vois qu’un magma diffus d’ersatz. La Vache Pourpre parle de l’importance de se démarquer et de créer des produits remarquables.
S’ils pensent se tourner vers l’innovation, la créativité… les moyens qu’ils déploient pour capter l’attention dans un monde saturé d’informations sont déjà éculées.
Il ne s’agit pas de personal branding, mais d’accepter d’être un produit et en jouer.
S’ils sont un peu malins, cette sélection de livres devrait les aider à sortir de leur île déserte avant un mois et à faire fortune.
Le Prince leur permettrait de s’organiser en groupe structuré apte à prendre les bonnes décisions pour construire un radeau (comme sur Koh Lanta)
Edika leur offrirait de relâcher la pression et de dédramatiser ce qui aurait été vécu comme une injustice dans la journée.
Le témoignage de Robert Birenbaum leur rappellerait qu’il faut croire et tenir.
Et une fois revenus à la terre ferme de leur exil, la Vache Pourpre leur permettrait de marketer parfaitement leur histoire et de la vendre à un éditeur… puis un producteur hollywoodien… qui se chargerait d’effacer tous les détails essentiels de leur incroyable expérience pour leur donner des super pouvoirs illusoires dans la superproduction de l’année
La boucle serait bouclée, mais ils auraient vécu le plus incroyable des voyages intérieurs.
De ceux que l’on ne raconte pas sur les réseaux sociaux.
Car aussi exigeante que je sois vis-à-vis d’eux, j’ai beaucoup d’amour et d’espoir pour ces générations et je ne peux que leur souhaiter le meilleur.
Et en bonus, je ferais déposer sur l’île, par drone, un recueil de proverbes… pour qu’ils comprennent mes posts.
Qui aime bien châtie bien !
Merci Félicie
Merci Bertrand
Le principe de la Question qui tue et les règles du jeu sont simples :
1 – L’interview est composée d’une seule et unique question.
2 – Celui ou celle qui répond, doit le faire exclusivement par écrit, via e-mail.
3 – L’interviewé a carte blanche et je n’interviens aucunement sur sa réponse.
4 – La réponse doit contenir à minima une dizaine de lignes, mais peut faire plusieurs pages et pourquoi pas, devenir le point de départ d’un prochain livre de l’interviewé.
5 – Toutes les photos, tous les liens hypertextes, toutes les vidéos, sont les bienvenues.
6 – L’interview est publiée sur le blog de Bertrand Jouvenot et sur Linkedin
7 – L’interviewé fera de son mieux pour répondre aux commentaires laissés sur Linkedin et Twitter notamment.