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La question qui tue à Charlotte Moreau

Vouloir écrire un livre,  d’accord ! Encore faut-il avoir une idée. Mais surtout la bonne idée. Alors comment savoir si l’on ne fait pas fausse route. Pour répondre, nous avons posé notre question qui tue à Charlotte Moreau : Comment sait-on qu’on tient un sujet de livre ?

 

Bonjour Charlotte Moreau, comment sait-on qu’on tient un sujet de livre ?

Charlotte Moreau : Un sujet, c’est d’abord une obsession, la vôtre, pas celle du voisin. Le seul moyen de réussir à écrire un an (en moyenne) sur le même thème, c’est de se connecter à cette énergie-là. Et pour quantifier une obsession, pour savoir si elle sera un carburant suffisant, on se fiera à 3 indicateurs, 3 sources d’anxiété communes à tous ceux qui veulent écrire :

– la singularité

– l’endurance

– et l’accueil

Si on se préoccupe de la singularité de notre projet (suffisante ou non)

Si la gestion de notre travail d’écriture est un motif de stress chronique

Si on mise tout sur l’accueil qui sera fait au livre pour déterminer sa valeur alors non, on ne tient pas un bon sujet.

Tenir un sujet de livre, c’est réussir à dépasser ces 3 angoisses-là, à vous dire que vous écrirez quoi qu’il arrive, sans être entravé par des soucis de légitimité, de succès, ou de charge de travail.

La charge de travail c’est simple, ce n’est pas se retirer du monde pendant 4 mois pour écrire de manière très condensée, c’est au contraire rallonger son calendrier pour qu’il y ait des sessions d’écriture courtes mais fréquentes.

C’est ce qui m’arrive à moi depuis que j’écris des livres vendus sur abonnement, chapitre par chapitre. Là je sors de deux ans d’écriture avec “Glory Box”, qui parle de célébrité et de journalisme, et que j’ai rédigé entre 2022 et 2024 à raison d’un chapitre par mois sur la plateforme Kessel.

Et alors que mon récit s’achevait et que j’avais prévu de faire une pause avant de me lancer sur un nouveau projet, une nouvelle obsession s’est imposée et ça a donné, plus vite que prévu, “76 kilos”.

La question du poids revient de manière si obsessionnelle dans mon travail de journaliste au ELLE que ça a fini par m’interroger moi. Sur mon poids, et pas n’importe lequel, ce poids à partir duquel vous commencez à sortir de la norme.

L’obsession a résolu les 3 sources d’anxiété d’un coup : 

singularité – je n’ai jamais lu de livre sur le sujet, ces 76 kilos qui ne sont ni un poids “normal” ni de l’obésité. 

charge de travail – je n’ai pas la hantise de la page blanche tellement ça touche à tous les compartiments et les âges de ma vie, tellement il y a de choses à raconter. Et puis je n’ai pas non plus l’angoisse de la gestion du temps et de l’accueil parce que ça Kessel le solutionne pour moi. Je sais que si je me tiens à un chapitre par mois, c’est un modèle économique et logistique qui fonctionne. Qui est lisible instantanément et me rémunère instantanément, comme on a déjà eu l’occasion d’en parler ensemble.

Donc ce qu’il me reste – et ce qu’il vous reste à faire quand vous êtes face à un sujet potentiel – c’est uniquement la question de la structure.

Comment découper, thématiser son récit, pour pouvoir avancer chapitre par chapitre.

Sans vous retourner si vous publiez en temps réel comme moi sur Kessel ou en ayant la possibilité de tout construire et reconstruire jusqu’au bout si vous vous adressez à l’édition classique et que vous avez, mettons, un an devant vous pour élaborer un manuscrit.

Quand la structure est votre seul champ de questionnement, c’est que vous tenez votre sujet.

 

Merci Charlotte,

 

Merci Bertrand

Pour en savoir plus :

=> “76 kilos, récit” et “Glory Box”, les livres en ligne de la journaliste et autrice Charlotte Moreau sur la plateforme Kessel.

=> “S’autoriser à écrire”, sa masterclass en ligne de 90 minutes, disponible en replay sur son site.

=> “Il était une fois les pompiers”, “Le Dressing Code”, “Antiguide de la mode”, ses livres en librairies.