Ils ont traduit. Ils ont appris… à déguster l’économie avec Ha-Joon Chang
Le traducteur d’un livre entretient nécessairement une relation particulière avec son auteur et finit par connaître son œuvre mieux que quiconque. C’est pourquoi nous interviewons régulièrement ces hommes et ces femmes de l’ombre afin qu’ils partagent avec nous leur compréhension intime des meilleurs ouvrages. Dans le cadre de notre série « Ils ont traduit. Ils ont appris… », voici donc l’interview d’Antoine Sander, traducteur de l’excellent « L’Eco sur un plateau » de Ha-Joon Chang.
Bonjour Antoine Sander, quelles réflexions vous a inspiré ce travail de traduction ?
Antoine Sander : En tant que chercheur en sciences sociales, c’était un honneur pour moi de traduire Ha-Joon Chang, un des économistes les plus renommés du monde, qui en plus a longtemps enseigné à l’université de Cambridge, où je réalise en ce moment une thèse. J’ai trouvé que cet ouvrage était une vraie leçon de vulgarisation : l’auteur rend l’économie et ses idées accessibles au plus grand nombre via un style entrainant et une porte d’entrée (la nourriture) innovante et appétissante.
Qu’aimeriez-vous nous apprendre sur l’auteur ?
Antoine Sander : Ha-Joon Chang est un des plus grands économistes hétérodoxes au monde. Il est notamment connu pour ses travaux en économie du développement et ses écrits critiques sur le capitalisme contemporain. Mais Chang est avant tout un penseur éclectique et inclassable, qui échappe aux étiquettes. Cela se voit bien dans L’éco sur un plateau, où il mêle avec brio plusieurs systèmes de pensée pour disséquer l’histoire de l’économie.
Qu’imaginiez-vous trouver dans ce livre en l’ouvrant pour la première fois ?
Antoine Sander : Je m’attendais à ce que le livre parle plus de nourriture, et moins d’économie ! Comme l’écrit l’auteur dans l’introduction, il ne s’agit pas là d’écrire une histoire économique de la nourriture ou de la cuisine, mais bien de s’en servir comme porte d’entrée pour aborder des thèmes bien plus larges et qui nous touchent tous dans notre vie quotidienne.
Qu’aviez-vous appris en définitive, lorsque vous avez écrit le mot FIN de cette traduction ?
Antoine Sander : Que l’économie était au final bien plus digeste qu’il n’y paraît ! Chang a vraiment un talent fou pour aborder des sujets complexes avec sérieux mais légèreté, ce qui permet d’apprendre des milliers de choses sur l’économie et son histoire. A consommer sans modération !
Merci Antoine Sander
Merci Bertrand Jouvenot