Et si vivre en-dessous de vos moyens était le secret de la richesse
En vivant en-dessous de vos moyens, même juste un peu, vous emprunterez un chemin sain vers une situation financière saine et sans stress. C’est le conseil de Marc Mazière, champion de l’éducation financière. Interview.
Bonjour Marc Mazière, quel problème proposez-vous de résoudre avec votre initiative ?
Marc Mazière : Je tente d’aider tout un chacun à faire des économies au quotidien, gagner plus d’argent et éviter de se tomber dans les pièges du marketing et de la surconsommation. Le tout au travers d’astuces pratiques et bons plans souvent méconnus du grand public. J’ai toujours eu ce côté débrouillard et ingénieux. J’aime dénicher et partager des astuces méconnues. Je fais aussi des tests de diverses applications pour gagner de l’argent.
En couplant cette approche pratico-pratique avec un peu d’éducation financière distillée au fil de mes articles, j’entends aider mes lecteurs à ne plus être à découvert tous les mois et se construire une santé financière au fil du temps. Pour que l’argent ne soit plus un problème.
Fun fact : au début du blog, il y avait un slogan : « Vivez mieux en dépensant moins ». Cela résume pas mal mon approche : trouver des idées pour dépenser moins (ou gagner plus) sans pour autant se prendre la tête, pour au final améliorer son confort de vie sur le long terme.
Quelle est votre recette magique ?
Marc Mazière : Ce n’est pas une astuce en particulier mais plutôt l’effet cumulé de plein de petites astuces du quotidien qui permet de faire une réelle différence.
Ceci étant, la psychologie y joue pour beaucoup. En changeant votre état d’esprit, vous arriverez à maîtriser votre budget.
Pour moi, la logique de base à respecter est : vivez en-dessous de vos moyens.
En vivant en-dessous de vos moyens, même juste un peu, vous emprunterez un chemin sain vers une situation financière saine et sans stress.
Pourriez-vous me parler d’un sujet relatif à votre domaine que nous ne connaissons pas et nous apprendre quelque chose à son propos ?
Marc Mazière : Quelque chose que je vois partout et qui m’agace : la flemme… Ou plutôt : l’aversion au changement, trop souvent justifiée par des idées reçues.
Par exemple, beaucoup de personnes sont clients d’une banque traditionnelle parce que leurs parents leur y ont ouvert un compte à leurs 18 ans. Ils pourraient économiser 200€ par an en déménageant une bonne fois pour toute leurs comptes dans une banque en ligne mais ils ne le font pas, prétextant qu’ils connaissent bien leur conseiller et qu’il serait soi-disant là pour eux. La vraie raison : juste la flemme de faire les démarches, qui pourtant ne sont pas bien compliquées, sans compter qu’on peut récupérer facilement 150€ entre le cashback et les primes de bienvenue.
Pour rappel : un conseiller bancaire, c’est un salarié que la banque paye. Et un salarié, ça coûte cher ! Son but est de rapporter de l’argent à la banque, pas à vous. Il est là pour vous refourguer les produits de la banque, les mêmes que vous pouvez trouver en ligne, mais avec d’énormes frais par-dessus (comment croyez-vous qu’ils payent les salaires et les loyers des agences ?)
Payer 8€ par mois pour avoir un compte et une carte, en 2025, c’est une hérésie totale. C’est 8€ de jetés par les fenêtres purement et simplement. Vous payez le prix de votre flemme de changer !
Idem si vous êtes chez Orange : une box internet à 60€/mois, un forfait mobile à 15€ ou plus, dans un monde où il existe des box à 30€ et des forfaits tout illimité à 10€, c’est de l’argent de gaspillé.
Enfin, une autre idée reçue : beaucoup de gens pensent encore que Lidl est un magasin de pauvres qui vend des produits de mauvaise qualité. Je crois que les personnes qui disent cela ont beaucoup d’aprioris. Les produits Lidl sont d’une qualité équivalente aux autres marques de distributeur : Marque Repère, Auchan ou Carrefour.
Cette réputation a collé à la peau de Lidl pendant de très longues années. Je me souviens dans les années 2000, j’hallucinais du nombre de gens qui dénigraient Lidl sans même avoir essayé, juste parce que c’est fréquenté par des gens précaires. Je crois qu’en France, contrairement à l’Allemagne (où j’ai vécu), on confond l’aspect du magasin avec la qualité de ses produits.
Quelle question sur votre projet aimeriez-vous qu’on vous pose ?
Marc Mazière : « Qu’est-ce qui me motive à continuer après tous ce temps ? »
Et ma réponse : j’aime trouver des bons plans insolites. J’aime la sensation d’avoir trouvé une manière ingénieuse d’améliorer mes finances, et j’aime le partager. C’est la même satisfaction que lorsqu’on trouve un billet par terre (oui, ça m’arrive souvent en plus)
Quelle entreprise, autre que la vôtre bien sûr, auriez-vous été fier de créer et pourquoi ?
Marc Mazière : Tesla.
Mis à part le patron, qui à mon sens ferait mieux de nous épargner ses frasques.
Les voitures électriques polluent moins (cycle de vie total), cela a été démontré. Sans Tesla, Peugeot, Volkswagen et consors auraient fait durer le statu quo aussi longtemps que possible, continuant à tricher sur les émissions des véhicules et à nous faire consommer du pétrole jusqu’à ce qu’on ait tout brûlé dans l’atmosphère.
Quel message feriez-vous passer si vous deviez donner une conférence à TED ?
Je m’attarderais sur le rapport des Français à l’argent, qui me fait penser au rapport qu’ont les Américains avec le sexe : on aime ça, on en veut, mais surtout il ne faut pas en parler ni le montrer.
J’ai fait des études de langues et civilisations, et les différences culturelles sont un sujet qui me fascine.
En France, nous avons un proberbe qui n’a pas d’équivalent en anglais (j’ai re-vérifié sur les forums linguistiques) : « Pour vivre heureux, vivons cachés ».
Cachez cette richesse que je ne saurais voir !
Cela veut tout dire : il faut cacher sa réussite pour éviter d’attiser les convoitises. Si on a eu un succès financier, on ne peut pas le partager au risque de se faire traiter de « riche ». Aux Etats-Unis c’est l’inverse : quelqu’un qui réussit, ça motive les gens à se bouger. Je me souviens d’un date que j’avais fait avec une Américaine à Paris : elle m’avait surpris en me disant exactement combien elle gagnait, comme on donnerait le nom de son chien. Pour eux, c’est une info comme une autre.
Je ne dis pas que cette approche anglo-saxonne issue d’une vision protestante soit totalement vertueuse.
Je ne dis pas non plus qu’il faille être matérialiste, vénal, se pavaner en Lamborghini ou se la jouer émir de Dubaï.
Je dis simplement qu’il ne faut pas diaboliser la gestion de l’argent : tout comme le sexe, ce n’est pas un sujet sale. Et si on n’en parle jamais, on va au devant de problèmes dans la vie. Il faut en parler, savoir le gérer, et avoir des ambitions, plutôt que de ne rien faire et se retrouver démuni à la retraite.
Quels sites trouve-t-on dans vos favoris ?
Marc Mazière : De plus en plus d’outils IA car cela permet de travailler plus efficacement, un raccourci vers le site de South Park où on peut regarder les épisodes gratuitement, des sites de streaming et de cashback
Merci Marc Mazière
Merci Bertrand Jouvenot