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Ces femmes qui font bouger les lignes de la science du numérique

Le numérique, tout le monde connaît. Mais nous ignorons que c’est une science dans laquelle les femmes font bouger les lignes avec passion, dynamisme, humour pour dépasser les embûches. En douze portraits de chercheuses, enseignantes-chercheuses et ingénieures, la bande dessinée Les décodeuses du numérique, nous fait entrer dans ce monde en pleine ébullition. Interview de Léa Castor.

 

Bonjour Léa Castor, pourquoi avoir participé à ce livre ?

Léa Castor : Le projet d’une BD sur des chercheuses dans le numérique m’a été proposé par la cellule parité du CNRS. Je suis co-autrice avec Célia Esnoult et Laure Thiébault. Ce sont elles qui sont venues à moi, en me proposant de mettre en scène les témoignages qu’elles recueilleraient auprès des chercheuses. L’écart de genre dans le domaine de la recherche numérique est immense et il est important de donner une autre image aux jeunes femmes qui auraient envie de se lancer dedans.

 

Une page de votre livre, ou un passage, qui vous représente le mieux ?

L.C. : Etant donné que le livre est un recueil de plusieurs témoignages, je ne sais pas si on peut dire qu’un passage me représente. Je ne suis pas chercheuse mais autrice de BD. Par contre, je peux dire que le sujet de la représentativité des femmes dans un domaine m’a touché. Lorsque j’étais enfant, il y avait peu de femmes qui faisaient de la BD et je me suis alors demandé si, malgré mon souhait d’en faire, ce serait possible. Je pense qu’il est très important d’avoir des modèles qui nous ressemblent jeunes, cela permet une identification forte.

 

Si vous deviez donner un seul conseil à un lecteur de cet article, quel serait-il ?

L.C. : J’aimerais que les lecteurs et lectrices de cet article se rendent compte que dans notre société, nous ne partons pas avec les mêmes avantages suivant notre genre. Il est important qu’il y est des projets semblables à cette BD et une cellule parité au sein du CNRS (par exemple) pour que l’on arrive à faire bouger les choses. Nous avons tous et toutes des biais sexistes et cela est normal considérant la société dans laquelle nous vivons. Il appartient à chacun de travailler activement à l’égalité, pour une intelligence collective plus diverse et riche de nos différences sociales.

 

En un mot, quels sont les prochains sujets qui vous passionneront ?

L.C. : Je vais continuer à travailler sur des sujets liés au sexisme mais aussi à l’identification. Je pense qu’il est nécessaire en tant que femme, qui s’identifie comme telle, de prendre de la place dans la narration, dans la culture, qui a longtemps été dominée par les hommes. C’est en racontant nos propres histoires, nos parcours, nos difficultés et nos espoirs que l’on arrivera petit à petit, à se faire une place égale. Cela ne sera plus « une histoire de femmes » qui ne concerne que les femmes. Mais bien une histoire humaine.

 

Merci Léa Castor

 

Merci Bertrand

 


Le livre : Les décodeuses du numérique,  de Léa Castor, Célia Esnoult, Laure Thiebault, CNRS,2021.