Après avoir Googlé, Liké, Twitté, préparez-vous à Blipper
Le Web rempli de textes, c’est du passé. Place au Visual Web, une nouvelle version du Web faite essentiellement d’images, orchestrées par de l’intelligence artificielle au sein d’une réalité virtuelle dont on parle tant, et vide de mots. Un nouvel épisode dans la vie du Web commence, qui devrait remplacer le digital de nos grands frères en gonflant considérablement sa taille, en offrant de nouveaux usages et en supprimant la barrière de la langue entre les hommes . Préparez-vous à Blipper.
Un monde digital 100 fois plus grand
Du moins c’est ce que prédit Ambarish Mitra, PDG de Blippar, une plateforme de reconnaissance d’images pour les téléphones portables. A l’instar de Zuck (Mark Zuckerberg, le patron de Facebook) Ambarish Mitra ambitionne de connecter le monde entier avec son application mobile Blippar.
Des innovations en cascade
Fondée en 2011, Blippar a lancé son application de réalité augmentée en lui donnant une orientation résolument shopping. Dans la foulée, la société a d’ailleurs lancé une campagne intitulée « Blipp To Buy » invitant les gens à se rendre dans des magasins physiques et à blipper les produits qu’ils voyaient en rayons, plutôt qu’à les mettre dans un chariot, afin de se les faire livrer à domicile. De quoi changer la donne dans le monde du commerce.
Mais l’utilisation de l’application ne s’arrête pas là. Le fait de blipper le nom d’un journaliste, auteur d’un article, permettra d’accéder à ses articles précédents. Blipper ses résultats d’analyse médicale pourra renvoyer à des statistiques nationales permettant de se comparer à la moyenne. Blipper l’énoncé d’un exercice de math donnera accès à son résultat, etc. Le nombre des applications possibles est infini, puisque Blippar est somme toute parvenue à QRCode-ifier le monde.
Un changement de fond
Plus fondamentalement, c’est la barrière de la langue que Blippar permet de franchir. Nul besoin de savoir parler une quelconque langue pour utiliser Blippar. Le Web contribue ainsi au développement d’une nouvelle langue, sommaire, frustre, limitée mais plus universelle, non plus parlée ni écrite, mais malgré tout utilisée (1).
Un adolescent Indien, flânant avec ses amis autour du Taj Mahal n’a plus besoin de savoir parler Anglais pour blipper la chemise d’un touriste américain arborant un joueur de polo en guise de logo, pour découvrir qu’il s’agit d’un vêtement de la marque Ralph Lauren et que des contrefaçons sont disponibles dans telle ou telle boutique de la ville d’Agra.
Tandis que Facebook ou Google pensent que d’ici vingt ans, nous vivrons tous, plusieurs heures par jour, avec des casques de réalité virtuelle sur la tête, un prodige Indien pense quant à lui que nos smartphones suffiront largement pour convertir le monde physique en un immense livre, lisible même par les illettrés. S’est-il souvenu des paroles d’un certain Gandhi qui disait que la force de son programme politique était d’être compréhensible par les trois cent millions d’analphabètes que comptait alors l’Inde ? Quoi qu’il en soit, il n’est plus besoin d’apprendre l’hindi.
Notes