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Ils ont traduit. Ils ont appris… à adopter le marketing 360 avec Ritchie Mehta et Marion Issard

Le traducteur d’un livre entretient nécessairement une relation particulière avec son auteur et finit par connaître son œuvre mieux que quiconque. C’est pourquoi nous interviewons régulièrement ces hommes et ces femmes de l’ombre afin qu’ils partagent avec nous leur compréhension intime des meilleurs ouvrages. Dans le cadre de notre série « Ils ont traduit. Ils ont appris… », voici donc l’interview de Marion Issard, traductrice de l’excellent « Marketing 360″ de Ritchie Mehta (Pearson).

 

Bonjour Marion Issard, quelles réflexions vous a inspirées ce travail de
traduction ?

Des choses très concrètes, pour commencer. Il y a énormément de schémas et de tableaux dans le livre, ce qui le rend très vivant. Mais c’est vite un défi quand on traduit : il faut éviter d’avoir la folie des grandeurs, puisqu’il y a des impératifs de mise en page. Qui a envie de voir un graphique écrasé par le texte ?

Et puis, comme je l’explique un peu plus bas, ce projet a été une leçon d’humilité pour moi. Les traductrices et les traducteurs se plaignent souvent du fait que l’on connaît mal leur métier : on les imagine interprètes (en quelques mots : traduction = à l’écrit, interprétation = à l’oral), on pense que l’intelligence artificielle va les remplacer (en un mot : non). On peste régulièrement contre les préjugés autour de notre métier, mais je me suis rendu compte que j’en avais moi-même sur le domaine du marketing !

Qu’aimeriez-vous nous apprendre sur l’auteur ?

Qu’à mon avis, il ne dort pas beaucoup : il enseigne, il écrit, il anime des podcasts… Mais sans jamais prendre la grosse tête : Marketing 360 est un ouvrage qui ne donne ni leçons ni ordres, mais qui accompagne ses lecteurs sur leur propre chemin.

Qu’imaginiez-vous trouver dans ce livre en l’ouvrant pour la première fois ?

Vous voulez la vérité ? De beaux discours un peu creux, une vision un peu caricaturale de la vente. Oui, ce n’est pas joli-joli à dire, mais j’avais beaucoup de préjugés sur le marketing. J’avais accepté la traduction par curiosité, pour aller voir de plus près qui étaient ces terribles « marketeux »… Et même si je déteste admettre que j’ai tort, je m’étais trompée sur leur compte !

Qu’aviez-vous appris, en définitive, lorsque vous avez écrit le mot FIN de cette traduction ?

Que les préjugés ont toujours tort : j’ai découvert un domaine passionnant, mêlant stratégie et psychologie, avec un soupçon d’informatique et beaucoup d’esprit pratique.

Et un livre sur lequel on DOIT écrire : il est conçu comme un journal de bord, où l’on note ce que l’on a appris, comment on voit la suite… D’objet que l’on manipule avec une certaine déférence (qui n’a jamais eu le sentiment de faire quelque chose de grave au moment de corner une page ?), il devient compagnon de route que l’on adapte et adopte !

Et, sur un plan plus professionnel, que le marketing devrait être au programme de tous les diplômes, y compris de celui de traduction !
Loin du cliché du bonimenteur, c’est une matière fine et précise, dans laquelle l’analyse et la réflexion sont centrales. Un peu comme dans la traduction, en somme 😉

Merci Marion Issard

Merci Bertrand Jouvenot

Le livre : Marketing 360, Ritchie Mehta, Pearson, 2025.