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En selle vers la résilience avec Pierre-Nicolas Marques

Dans une exploration introspective poignante, Pierre-Nicolas Marques partage son périple personnel et émotionnel dans son dernier ouvrage, Mémoire en roue libre (Éditions Cairns). Son livre narre une traversée des Pyrénées à vélo, une aventure qui sert de toile de fond à une quête plus profonde de guérison et de redécouverte de soi suite à une rupture douloureuse. L’interview révèle les motifs intimes et les réflexions existentielles qui ont poussé l’auteur à entreprendre ce voyage transformateur.

 

Bonjour Pierre-Nicolas Marques, pourquoi avoir écrit ce livre… maintenant ?

Pierre-Nicolas Marques : Alors, pour être honnête, je n’avais pas prévu d’écrire ce livre. J’ai commencé à écrire à l’âge de 17 ans. J’ai 28 ans aujourd’hui. J’ai commencé par la poésie, quelques nouvelles, et la chanson. Depuis un an ou deux, je me posais la question de savoir par quel projet je pourrais présenter mon travail. Il s’est avéré qu’en mai 2021, à la suite d’une rupture amoureuse, un ami, Jacques D’arrigo, m’a proposé de me joindre à lui pour traverser les Pyrénées à vélo, rallier Perpignan à Biarritz en levant des fonds pour la fondation recherche Alzheimer. Comme je le dis au début du livre, je prends toujours la fuite lorsque je me retrouve  dans une situation compliquée, face à un chagrin d’amour, une déception…

Dans ces moments-là, j’ai besoin de partir car je suis convaincu que l’on ne peut pas guérir dans les endroits où l’on est tombé malade. Donc, quand Jacques Darigo m’a proposé de prendre la route à ses côtés, j’ai tout de suite accepté, j’ai vu en ce voyage une opportunité de prendre la poudre d’escampette. Durant chaque voyage que je fais, j’ai l’habitude de tenir un carnet de route dans lequel je note ce que je ressens, ce que je vois. Je parle des rencontres que je fais sur la route et de comment je me sens. Un soir, en faisant le résumé de l’étape du jour, je me suis rendu compte que j’étais en train de vivre une aventure extraordinaire, autant du point de vue sportif que du point de vue humain. C’est là que l’idée de faire de ce voyage un livre est apparue. Lorsque nous sommes rentrés de ce voyage et que nous avons fait la remise du chèque à la fondation recherche Alzheimer à Paris, j’ai proposé à Olivier de Ladoucette, le président fondateur de la fondation recherche Alzheimer de rédiger la préface du livre. Il a accepté et voilà comment je me suis lancé dans l’écriture de ce livre. J’en suis très fier.

 

Une page de votre livre, ou un passage, qui vous représente le mieux ?

Pierre-Nicolas Marques : Il n’est pas simple pour moi de choisir quel passage du livre me représente le mieux, car j’ai écrit ce livre entre guillemets, à cœur ouvert. Je me livre pleinement. Mais je pense que le passage du livre qui me représente le mieux, c’est l’avant-propos dans son entièreté, car j’explique, dans un premier temps, pourquoi je prends la route. J’explique que j’ai toujours pris la route dans les moments difficiles de ma vie. C’est un peu ma philosophie de vie. Je me présente vraiment sous cet angle en donnant les raisons personnelles de ce voyage. J’explique ce que représente le voyage pour moi, je donne ma vision de l’amour, ma vision du chagrin. Donc, je pense que le passage dans lequel je me livre le plus, et celui qui me définit vraiment, c’est l’avant-propos. J’ai fait exprès de mettre cela dans l’avant-propos, parce que c’était une façon pour moi de placer le lecteur dans les conditions optimales pour lire ce livre, pour l’amener à l’aventure. Et puis, c’était également une façon de me présenter à lui.

 

Les tendances qui émergent à peine et auxquelles vous croyez le plus ?

Pierre-Nicolas Marques : Une tendance émergente qui me semble particulièrement prometteuse est la prise de conscience croissante de l’importance du bien-être mental et émotionnel. Dans mon livre, je parle de la façon dont le voyage et l’aventure peuvent servir de moyens de guérison et de découverte de soi, ce qui s’inscrit parfaitement dans cette tendance. Je crois fermement que cette attention accrue à notre santé mentale va transformer notre société et nos modes de vie de manière positive.

 

Si vous deviez donner un seul conseil à un lecteur de cet article, quel serait-il ?

Pierre-Nicolas Marques : Si je devais donner un conseil aux lecteurs de cet article, je leur dirais que rien n’est grave, que tout passe, le bonheur comme le malheur. Le temps fait son œuvre ; il n’est pas un ennemi, contrairement à ce que l’on croit, mais un précieux allié. Il faut composer avec le temps, s’arranger avec lui. Lorsque nous traversons des moments compliqués, fuir peut être une solution. Fuir n’est pas un manque de courage, contrairement à ce que l’on croit ; fuir demande beaucoup de courage, parce qu’un matin on se lève ou un soir on se couche avec le désir féroce de se retrouver seul, loin de ses repères, face à ses doutes, ses peurs, et les pages blanches de son carnet. Il faut ré apprivoiser la solitude. Dans ce monde qui va vite, un peu fou et souvent incroyable, on a tendance à faire de la solitude une bête noire, alors que la solitude, c’est le premier pas vers une rencontre avec soi-même. Les grands espaces et le retrait de ce monde schizophrénique permettent justement de se replonger dans un vrai silence, de plonger en soi, de faire le point, de prendre du recul, de s’émerveiller. Et je crois que cela, c’est un pas vers le bonheur.

 

En un mot, quels sont les prochains sujets qui vous passionneront ?

 

Pierre-Nicolas Marques : L’amour.

 

Merci Pierre-Nicolas Marques

Merci Bertrand Jouvenot

 

Le livre : Mémoire en roue libre, Pierre-Nicolas Marques, Éditions Cairns, 2024.