jouvenot.com

L’échec n’en devient un, que si nous l’interprétons comme tel

Les émotions gagnent en considération dans l’entreprise. Mais comment les mobiliser pour accroître la performance ? Comme par magie, c’est un illusionniste, Régis Rossi, qui nous l’explique dans un livre intitulé : Les Pouvoirs de l’intelligence émotionnelle. Interview en coulisses.

Bonjour Régis Rossi, pourquoi avoir écrit ce livre… maintenant ?

Régis Rossi : En réalité, nous travaillons sur ce sujet depuis de longues années et même si le livre n’a vu le jour qu’en septembre 2020, il est le fruit d’une très longue réflexion.
Effectivement, les émotions ont longtemps été considérées comme des signes de faiblesse n’ayant pas leur place dans le milieu professionnel. Pour autant, depuis une vingtaine d’années, les études ont fait apparaitre de manière très significative qu’il est nécessaire de ne pas dissocier la raison des émotions : si nous voulons communiquer de façon efficace, il est fondamental d’appréhender notre interlocuteur dans sa globalité.
A travers cet ouvrage, notre premier objectif a été d’apporter des clés concrètes aux individus au sein des entreprises afin qu’ils développent leur intelligence émotionnelle et par voie de conséquence leur degré de performance.

Une page de votre livre, ou un passage, qui vous représente le mieux ?

R.R. : S’il y a un passage qui me correspond le mieux dans cet ouvrage, c’est sans doute celui intitulé ‘Rebondir après une erreur’ dans lequel je relate une expérience que j’ai vécue, il y a quelques années sur scène.
Que ce soit en pickpocket, en mentalisme, en management  ou en négociation, le risque zéro n’existe pas. A chaque expérience que je réalise, je ne connais jamais avec certitude l’aboutissement de cette dernière. 
Comme tout un chacun dans le monde professionnel, il m’est déjà arrivé d’échouer et donc de rater des expériences. 
Pour autant, ces échecs ne m’ont jamais poussé à la conclusion que je devais arrêter. Chez certaines personnes, l’échec peut être vécu comme un véritable choc émotionnel et les pousser à un certain immobilisme : le fait d’avoir échouer les amène à renoncer.
Au contraire, je suis certain que l’échec n’en devient un, que si nous l’interprétons comme tel. En revanche, si nous percevons cet échec comme une étape à franchir pour toujours performer davantage, il se transforme alors en réussite.

Les tendances qui émergent et auxquelles vous croyez le plus ?

R.R. : Ces dernières années, l’Appréciative Inquiry (A.I) a pris une place de plus en plus prépondérante au sein des entreprises. Elle permet notamment de marquer une rupture avec l’approche traditionnelle en ce qui concerne la résolution des problèmes. Elle a pour objectif, grâce à une méthodologie très précise de centrer l’attention sur les réussites à la fois individuelles et collectives.
A mon sens, la performance des entreprises ne peuvent se faire que dans un cadre de confiance, de cohésion, d’intelligence collective et d’énergies positives.

Si vous deviez donner un seul conseil à un lecteur de cet article, quel serait-il ?

R.R. : Si j’avais un seul conseil à donner, c’est de développer ce que Jacques Lecomte a appelé : l’opti-realisme . Il s’agit non pas d’un optimisme béat, mais d’un optimisme de l’engagement et de l’action, qui donne de l’espoir pour demain et l’envie d’agir.
Si vous me permettez d’en donner un second, ce serait de lire notre ouvrage ?

En un mot, quels sont les prochains sujets qui vous passionneront ?

R.R. : Je suis attentivement les évolutions technologiques sur la mesure des émotions. La dernière en date est le bracelet d’Amazon, Halo, qui mesure et évalue en permanence l’activité physique et émotionnelle des utilisateurs grâce à des systèmes d’intelligence artificielle.
A mon sens, le réel défi des années à venir est la parfaite combinaison des intelligences artificielles et émotionnelles.
Merci Régis
Merci Bertrand

Le livre : Les Pouvoirs de l’intelligence émotionnelle, Régis Rossi, Claire Lauzol, Didier Noyé, Eyrolles, 2020