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La question qui tue à Jean-Noël Chaintreuil

Le numérique a conduit l’humanité à lire sur des écrans. Pourtant le livre n’a pas dit son dernier mot. Pour nous en assurer, nous avons tout de même posé notre question qui tue à Jean-Noël Chaintreuil : Qu’est-ce que le numérique ne retirera jamais au livre ?

 

 

La réponse qui tue de Jean-Noël Chaintreuil :

 

“Si un livre et une tête se heurtent et que cela sonne creux, le son provient-il toujours du livre ?”

Georg Christoph Lichtenberg

 

On nous brandit le numérique comme la solution à tous nos maux. Le numérique nous distrait, nous réveille, nous rappelle nos rendez-vous, nous permet de communiquer… Il y a aussi toute une tendance de la lecture en ligne, que ce soit sur nos téléphones ou les e-books ! Cependant, la lecture numérique a du mal à s’imposer en France. Les livres papiers seraient-ils l’équivalent culturel des irréductibles gaulois dans un monde toujours plus digital ? Mais est-ce que la comparaison a vraiment du sens ?

 

 

La bonne odeur du livre ancien aide à la mémorisation

 

« L’odeur d’un livre fraîchement imprimé est la meilleure odeur au monde. »

Karl Lagerfeld

 

Vous souvenez-vous qu’Hermione Granger dans Harry Potter adore l’odeur des vieux parchemins, le tout avec style ? Le plastique et le métal n’ont pas d’odeur, là où celle du papier a quelque chose d’une madeleine de Proust. Le livre a une texture spécifique qui rappelle des souvenirs.

 

Par ailleurs, le livre papier permet de favoriser la mémorisation. Une étude norvégienne a démontré que le contenu lu sur du papier était retenu plus longtemps par des individus par rapport à du contenu virtuel. De plus, notre numérisation depuis 20 ans a amené une diminution croissante de notre capacité à rester concentré…

 

… Mais vous pouvez avoir plus de livres dans vos appareils numériques.

 

Combien de fois me suis-je retrouvé fort dépourvu à la fin de mon livre papier sans lecture de secours ? Avec le numérique, je suis rarement à court d’occupations en déplacement ou dans les transports. Surtout que les gros lecteurs ont besoin d’une certaine réserve pour tenir sur la longueur.

 

 

L’esthétique (et le poids) de l’objet face à la froideur du métal et du plastique

 

N’ayons pas peur des mots, le livre est beau. Qu’il soit ancien et tout écorné, qu’il soit flambant neuf, qu’il soit de poche simple et fonctionnel ou un grand format classieux destiné à la collection, le livre a le don d’apporter du chic aux intérieurs et de donner à n’importe quel lecteur du métro une aura intellectuelle et mystérieuse. Certes, vous devrez vous déplacer avec un sac du poids d’un parpaing pour lire Guerre et Paix en toute décontraction, mais au moins vous avez l’équivalent d’une arme contendante légale à portée de main.

 

Votre téléphone ne vous donne au contraire que l’aura d’une personne accro à son téléphone, jouant probablement à Candy Crush pour passer le temps. Tous les portables se ressemblent en outre, là où vous pouvez jouer sur la diversité des titres pour habilement dévoiler une partie de votre personnalité et de vos goûts. Même si vous prenez aussi le risque d’exposer vos lectures honteuses. C’est à double tranchant. Et plus léger !

 

 

Le livre papier ne tue pas vos yeux

 

Certes, les liseuses n’ont pas de lumière bleue, mais c’est aux fieffés utilisateurs de téléphones portables et d’ordinateurs que je m’adresse ! Saviez-vous que l’infâme lumière bleue de ces gadgets agresse vos rétines et vous empêche de dormir convenablement ? D’ailleurs, petit conseil santé, éteignez vos écrans une bonne demi-heure avant de vous mettre au lit (et plongez-vous dans un bon livre).

 

En ce sens, le papier est plus relaxant là où le numérique est dans l’instantané. Difficile de ne pas se sentir stressé par les notifications à foison. Un livre permet de se couper d’un monde où nous gérons notre vie perso comme notre vie pro, et où une vie pro prend la forme d’une course contre la montre. Le livre papier apporte cet univers relaxant qui coupe de la réalité et a des vertus anti-stress mille fois prouvées.

 

 

 

Vous l’aurez compris, la comparaison n’a pas vraiment de sens et dépend beaucoup des usages de chacun. Pour ma part, j’aime beaucoup avoir une bibliothèque bien fournie avec mes livres favoris et de belles éditions. Mais j’ai également beaucoup déménagé ces dernières années et les cartons de livres, il n’y a rien de plus lourd à déplacer. De même dans les transports, il est beaucoup plus pratique de pouvoir tenir n’importe quelle lecture à une seule main. Les usages dépendent donc beaucoup de nos habitudes et de nos goûts !

 

Et pour vous ?

 

 

Merci Jean-Noël,

 

Merci Bertrand

 


Le principe de la Question qui tue et les règles du jeu sont simples :

1 – L’interview est composée d’une seule et unique question.

2 – Celui ou celle qui répond, doit le faire exclusivement par écrit, via e-mail.

3 – L’interviewé a carte blanche et je n’interviens aucunement sur sa réponse.

4 – La réponse doit contenir à minima une dizaine de lignes, mais peut faire plusieurs pages et pourquoi pas, devenir le point de départ d’un prochain livre de l’interviewé.

5 – Toutes les photos, tous les liens hypertextes, toutes les vidéos, sont les bienvenues.

6 – L’interview est publiée sur le blog de Bertrand Jouvenot et sur Linkedin

7 – L’interviewé fera de son mieux pour répondre aux commentaires laissés sur Linkedin et Twitter notamment.