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Gestion de la crise sanitaire, un précédent sans précédent

En faisant simultanément fonctionner la planche à billets pour répondre à la crise sanitaire, les Etats ont démontré qu’il était possible de générer suffisamment d’argent pour résoudre un problème d’une ampleur inédite. Les citoyens du monde s’empareront ils de ce précédent pour interpeller nos dirigeants en les sommant de résoudre les autres grands problèmes de l’humanité ?

 

Pour un Etat, la politique économique consistant à faire fonctionner la planche à billets, autrement dit à créer de l’argent ex-nihilo et sans aucune contrepartie, intervient souvent en cas de crise. Les problèmes posés par ces politiques apparaissent généralement parce que le pays adopte cette pratique de manière isolée. La crise de la Covid a constitué un précédent inédit dans l’histoire du monde puisque pour la première fois, les Etats ont, d’une manière plus ou moins concertée mais en tous les cas simultanée, recourus à l’usage massif de la planche à billets. Une masse d’argent considérable a ainsi été créé sans qu’à priori aucun Etat n’est à subir, pour l’instant du moins, les conséquences associées à une telle politique s’il l’avait mise en œuvre de manière isolée. La preuve qu’il est possible de générer une richesse colossale pour résoudre un problème majeur a donc été apportée aux citoyens du monde.

 

Imaginons à présent que le monde sorte un jour de la crise sanitaire. Rien n’empêcherait alors les citoyens de se mobiliser sur Internet, comme ils savent désormais le faire, pour interpeller les Etats de plus en plus impliqués par ailleurs dans une gouvernance mondiale, en leur demandant d’appliquer collectivement la même stratégie pour résoudre cette fois-ci quelques grands problèmes résiduels de l’humanité : la crise écologique, la faim dans le monde, les inégalités sociales devenues planétaires, etc.

 

Un tel événement mettrait en lumière le rôle cardinal que les banques centrales jouent déjà, soulignerait l’intrication croissante du politique et de l’économique et ouvrirait peut-être les yeux des citoyens du monde sur l’importance des présidents des banques centrales qu’ils n’élisent pas mais qui président chaque jour davantage à la destinées de leurs pays.