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Art – Google se fait commissaire d’exposition

Pas toujours facile de commencer la journée de travail. Heureusement, la sempiternelle page d’accueil de Google peut devenir une fenêtre sur l’art en vous faisant découvrir chaque matin un nouveau tableau. Et quel bonheur de se mettre au travail en découvrant quelque chose de beau. Suivez le guide.

 

 

Le navigateur Chrome cache bien des secrets. En téléchargeant l’extension Google Art& & Culture, votre navigateur n’affichera plus la barre de recherche de Google par défaut, mais un nouveau tableau à chaque fois que vous lancerez Chrome. Nous avons tenté expérience depuis plus d’un an et voulions dire combien nous avons tantôt été surpris, séduit, intrigué, par les œuvres proposées par Google.
Pour la plupart, elles émanent de musées des beaux arts. Les Etats-Unis en sont richement dotés. Le reste provient des fondations privés si répandues dans le nouveau continent et faisant valoir les goûts personnels et parfois très sûrs de collectionneurs privés. Si les œuvres de quelques grandes figures de la peinture anglo-saxonne apparaissent très occasionnellement, comme celles de Turner, de Whistler ou de l’impressionniste américain Sargent, c’est tout un univers esthétique, souvent nouveau que l’amateur d’art européen se voit proposer. Les jours passent et ne se ressemblent pas. Une estampe japonaise un matin. Un magnifique tableau impressionniste que l’on prendrait volontiers pour un Corot ou à un Gustave Courbet le lendemain, avant de découvrir son véritable auteur, trop absent du Musée d’Orsay. Une sanguine ou un dessin à l’encre de Chine saisissante, exprimant crûment les magnifiques paysages américains qui fascinèrent tant Chateaubriand dans ses Mémoires d’outre tombe, le sur-lendemain. Un tableau figuratif mettant en scène une réalité américaine désormais oubliée, peuplée de pionniers, de chercheurs d’or ou de tribus indiennes, le jour suivant. Un paysage d’arrière pays anodin rythmés par quelques modestes maisons et qui aurait parfaitement servi de décor à un roman de William Faulkner, le jour d’après.
Après plus d’un an à laissé Google égayer nos matinées, quelques remarques nous viennent au sujet de la sélection des œuvres :
  • Les paysages ou scènes d’extérieur priment sur des ouvres plus intimistes. Les amateurs de Bonnard, de Vuillard ou de Berthe Morisot ne trouveront pas leurs équivalents américains ici.
  • La présence de certains états peut-être plus pittoresque comme l’Arkansas et l’éviction quasi systématique de d’autres, comme la Louisiane ou les états du sud en général, est notable.
  • Les villes sont les grandes absentes et laissent davantage la place aux paysages.
  • Les portraits et les natures mortes n’occupent pas le devant de la scène.
  • Un impressionnisme proprement américain et trop occulté par l’école française se révèle à nous.
  • Le jour et la lumière prennent le pas sur la nuit. Pas question de voir des intérieurs de café le soir comme dans l’Absinthe de Degas ou pire, leurs arrières salles dévolues à des activités que réprouve la morale, comme ces chambres de maisons closes qui jalonne la vie et l’oeuvre de Toulouse Lautrec.
  • Quasiment aucun art moderne ou contemporain n’est proposé.
  • Des œuvres asiatiques, tantôt chinoises ou japonaises, rythment la visite.
  • L’apparition régulière de peintres intéressants, dont les noms révèlent une origine latino-américaine, est frappante.
  • L’incursion au goûte à goûte d’une peinture brésilienne hésitante entre impressionnisme et expressionniste au point d’en devenir singulière est la bienvenue.
  • De la peinture, plutôt que le l’aquarelle. De la peinture plutôt que du dessin. De la peinture plutôt que de la sculpture. La peinture à l’huile règne en maître. Les sanguines sont rares, les dessins à la mines de plomb inexistant. les lavis occasionnels, ma peinture au couteau sporadique…
  • La prédominance du XIXème siècle est flagrante.
  • Des démarches artistiques moins ambitieuses qu’en Europe avec souvent une peinture humble, s’efforçant de restituer simplement des beautés ordinaires pour se faire décorative et agréable à l’œil, sans envisager de bouleverser ou de transformer l’art, voient le jour.
  • Aucun art africain ou primitif ne ressort.

 

Assez parlé. Laissons place aux œuvres. Pour cette première visite guidée, nous avons sélectionnés, non pas nos tableaux préférés, mais un florilège davantage destiné à illustrer les propos qui précèdent.

 

L’incroyable vallée du Yosemite

 

 

 

 

De l’art chinois entrant en gare

 

 

 

 

Des sujets suffisamment étranges pour trouver leurs place dans une histoire extraordinaire d’Egard Poe

 

 

 

Des nuances de bleus qu’aurait aimées Claude Monet

 

 

 

Des estampes japonaises des plus délicates

 

 

 

Des huiles sur toiles que l’on confondrait avec des encres de Chine, comme la roche se confond avec les ombres

 

 

 

Des très beaux tableaux moins connus de Sisley, qu’admirait tant Van Gogh

 

 

 

Des thèmes propres à l’Amérique et ses habitants

 

 

 

Des clichés dignes du Dernier des Mohicans

 

 

Des scènes tout droit sortie de la petite maison dans la prairie

 

 

 

Des ambiances populaires brésiliennes

 

 

 

De beaux tableaux que l’on croirait de Jean-Baptiste Corot ou à Gustave Courbet

 

 

 

Des paysages ordinaires agréables à l’œil et décoratifs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pensez au guide

La visite vous a plue ? N’oubliez pas le guide en partageant cet article avec le plus grand nombre, car les œuvres d’art sont faites pour être vues, avant d’être aimées.

 

 

Crédit : Google Arts & Culture, 2019-2020